La brigade des stupéfiants de la police du gouvernorat de Tunis vient de réaliser un grand coup de balai dans la fourmilière des drogués de la région, en procédant dernièrement à l'arrestation d'une vingtaine de suspects. Du simple consommateur au dealer qui goûtait, lui aussi, à la drogue pour oublier les vicissitudes de la vie terrestre, étant à la recherche de l'inaccessible nirvana tant convoité. Jusque là, ces derniers menaient cette activité illégale d'une manière totalement anonyme et dans un vase clos au sein d'un clan très refermé qui vivait pratiquement dans un camp retranché, loin des regards indiscrets. Mais c'était sans compter sur le feeling de nos perspicaces limiers, toujours aux aguets pour assurer la quiétude de nos concitoyens. La grosse prise dans ce milieu particulier, ils la doivent à un individu à l'allure chancelante qui rentrait chez lui en rasant les murs, à l'instar des ivrognes. Pour son malheur, il a été intercepté par des agents qui effectuaient leur ronde de surveillance routinière. A leur vue, il se figea raide, sans piper mot. Ce qui eut pour effet de les intriguer. Interpellé pour une simple vérification d'identité, il s'est avéré fiché comme toxicomane invétéré qui avait déjà eu maille avec la police à plusieurs reprises. Conduit au poste surtout qu'il empestait l'alcool, le suspect ne tarda pas à inviter les policiers à faire un tour jusqu'à la tanière de ses complices, située dans la campagne environnante de Sidi Hassine, à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Une surprise de taille les attendait : là, la fête battait son plein autour d'un dîner gargantuesque richement arrosé, fort apprécié par la nombreuse assistance qui tirait à grandes bouffées sur des calumets farcis de cannabis. Il y a à peine quelques minutes, le délateur se délectait également de ce stupéfiant dont il raffole. Pris en flagrance, les joyeux lurons ont été embarqués pour subir aussitôt les analyses toxicologiques qui ont confirmé le délit de consommation de drogue. Une enquête a été ordonnée par le parquet qui a abouti à leur incarcération. Déférés devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, ils ont sollicité la clémence du juge, d'autant qu'ils ont fait des aveux spontanés. Quant aux avocats de la défense, ils ont sollicité le report du procès à une date ultérieure pour leur permettre de mieux étudier le dossier.