En rupture de stock, le suspect se devait de s'approvisionner au plus vite, surtout que c'était un samedi soir et que sa fidèle clientèle l'attendait avec impatience pour acquérir la précieuse marchandise dont elle raffole, notamment pendant les week-ends, pour arroser suffisamment les repas gargantuesques préparés à l'occasion des beuveries qu'elle organisait un peu partout. Pour contenter ses nombreux clients, il n'a pas lésiné sur les moyens puisqu'il acheta un nombre impressionnant de cannettes de bière et de bouteilles de vin, de peur d'être pris au dépourvu par une forte demande à laquelle il serait incapable d'y répondre. Les sacs dans lesquels il avait dissimulé la marchandise qui lui rapportait gros, du fait qu'il pratique ce genre de commerce d'une manière illicite, étant nombreux, il fit appel à un camarade pour les transporter avec lui. Les deux compères prirent le métro jusqu'à Den Den, une proche banlieue de Tunis. Arrivés à destination, ils déposèrent les sacs bien pesants sur le trottoir et s'apprêtaient à prendre un taxi, quand ils furent interceptés par une patrouille de police qui effectuait une ronde de routine. Les agents, étant intrigués par autant de gros sacs que trimbalaient les deux larrons, leur demandèrent ce qu'ils contenaient. N'ayant pas pu obtenir de réponse claire, d'autant que les inculpés cafouillaient, ils vérifièrent d'eux-mêmes. Grosse surprise : ils étaient remplis d'un nombre incalculable de cannettes de bières et de boissons alcoolisées de différentes marques. Cette marchandise était certainement vouée à la vente et non à la consommation personnelle. Cela sautait aux yeux. Bien entendu, les deux suspects tentèrent de se disculper. Vainement, car embarqués au poste de police, ils furent soumis à un interrogatoire serré, surtout que l'un d'eux faisait déjà l'objet d'un avis de recherche, étant impliqué dans de nombreuses affaires de vols avec violence, de cambriolages qualifiés et de vente illicite de boissons alcoolisées. Bref, un véritable délinquant au casier judiciaire bien fourni, originaire d'Ezzahrouni où il a notamment sévi. Par ailleurs, il s'est avéré que le deuxième inculpé est uniquement venu à la rescousse de son acolyte pour l'aider à transporter les sacs bien pesants de ce dernier qui a reconnu s'adonner au commerce clandestin de l'alcool depuis cinq mois seulement. L'enquête suit son cours.