Le Temps-Agences - Des heurts sporadiques ont opposé des militants du Hamas et du Fatah dans la bande de Gaza, où cinq Palestiniens ont été tués hier, portant à 33 morts le bilan de quatre jours de combats. Un officier des services de sécurité fidèles au Fatah, Abed Affandi, 57 ans, a été tué par des hommes armés du Hamas qui ont intercepté sa voiture dans le centre de Gaza, selon des sources au sein des services de sécurité. Affandi, d'origne libanaise, était arrivé dans les territoires palestiniens dans le sillage de Yasser Arafat en 1994. Avant l'aube, un militant du Hamas a été tué à Gaza, alors qu'un autre Palestinien a été mortellement touché dans des affrontements à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien. Un membre des services de sécurité blessé a en outre succombé. Des combats se sont déroulés dans la matinée aux alentours du quartier général de la Sécurité préventive fidèle au Fatah, dans le quartier de Tal Al-Hawa, dans le sud de Gaza, selon des témoins. Un civil palestinien a été mortellement touché par les tirs. Des échanges de tirs sporadiques ont opposé les militants rivaux dans d'autres quartiers de Gaza, où plusieurs détonations ont été entendues dans la matinée. Selon le ministère de l'Intérieur contrôlé par le Hamas, le directeur de bureau du ministre, Ibrahim Salah, a échappé dans la matinée à "une tentative d'assassinat" lors duquel l'un de ses gardes du corps a été blessé. Le ministère a imputé l'attentat à Mohammad Dahlane, l'homme fort du Fatah dans la bande de Gaza. Les combats se sont poursuivis bien que les deux mouvements aient accepté dimanche une initiative du roi saoudien Abdallah pour une réunion de réconciliation à la Mecque en Arabie saoudite, à une date qui n'a pas été précisée. L'Egypte a aussi proposé ses bons offices pour mettre fin aux affrontements. Dans un entretien téléphonique avec le chef des Renseignements égyptiens Omar Souleimane, le Premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que son gouvernement "déploie un maximum d'efforts pour désamorcer la situation explosive", selon un communiqué du cabinet. Dans un discours au sommet d'Union africaine à Addis Abeba, le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié les affrontements à Gaza de "tragiques". "Nous ne permettrons pas qu'une guerre civile palestinienne éclate car le sang palestinien est sacré", a-t-il assuré. Le président syrien Bachar Al-Assad, dont le pays a accueilli récemment une rencontre de M. Abbas avec le chef en exil du Hamas Khaled Mechaâl, a de son côté téléphoné à son homologue égyptien Hosni Moubarak pour discuter des moyens de mettre fin aux combats interpalestiniens, selon l'agence syrienne Sana.