Le jeune homme souffrait de troubles mentaux qui ont nécessité son hospitalisation à plusieurs reprises. Ses séjours à l'hôpital " Razi " de La Manouba ont certes atténué ses souffrances, mais ils lui ont permis, le plus souvent, de retourner parmi les siens à Mélassine pour se reposer auprès de ses parents. Toutefois, ces allers et retours lui ont également donné l'idée de profiter de la situation en se procurant les comprimés psychotropes qui lui ont été prescrits par son médecin traitant, non pas pour poursuivre son traitement chez lui, mais belle et bien pour en faire un produit narcotique fort prisé par certains toxicomanes. Ce commerce lui rapportait gros et semblait, à priori, ne pas lui attirer d'ennuis, d'autant qu'il les achetait d'une manière légale auprès des pharmacies et au vu des ordonnances médicales qui lui étaient délivrées. Néanmoins, plusieurs de ses camarades ne tardèrent pas à le savoir. Et sur dénonciation anonyme, le pensionnaire de l'hôpital " Razi " a été placé sous surveillance par les agents de la brigade judiciaire de Séjoumi jusqu'au jour où il a été surpris en flagrant délit de vente de comprimés à un voisin du quartier. Arrêté, il reconnut que sur insistance de quelques collègues triés sur le volet, il avait cédé à leurs incessantes sollicitations de leur fournir le fameux sésame qui leur permettait d'avoir des ailes pour rejoindre le septième ciel. Ce médicament qu'il prenait pour soigner les troubles psychiatriques dont il souffrait. C'est malgré lui qu'il est devenu leur fournisseur patenté, devait-il notamment déclarer aux enquêteurs qu'il mit sur les traces de ses acolytes, aussitôt cueillis pour être soumis à des analyses toxicologiques qui se révélèrent positives. Présentés au parquet de Tunis, les cinq accusés ont été écroués.