Plusieurs mesures et programmes ont été mis en place pour résoudre le problème du chômage dans notre pays. Toutefois, le nombre des jeunes en quête de travail stable et fixe est assez élevé et ce faute d'évaluation et de ciblage. Pour améliorer les performances dans ce domaine, le ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes a recours aux experts internationaux. Mais s'agit-il de la meilleure solution ? L'insertion professionnelle des jeunes est un défi majeur pour la Tunisie. Ce problème se pose aussi bien auprès des diplômés du supérieur que ceux qui ont poursuivi une formation professionnelle. Certes, les mécanismes et les mesures pris n'ont pas fait preuve d'efficacité car les analystes ont démontré que la stabilité dans l'emploi ne concerne que le cinquième des diplômés. Une minorité jouit de cet acquis dans notre pays à savoir ; les enseignants et dans une moindre proportion les ingénieurs. Par ailleurs, 17 % des jeunes ont connu un parcours professionnel qui incorpore des transitions entre chômage et dispositifs publics pour l'emploi. Cela démontre que les mesures et les programmes disponibles n'apportent pas des solutions radicales au problème du chômage. D'ailleurs c'est dans ce cadre que s'inscrit l'atelier de travail sur les techniques d'évaluation des programmes et projets, organisé par le ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes. Il est destiné en fait à ses cadres, ceux de l'Agence Nationale de l'Emploi et le Travail Indépendant et ceux qui sont chargés du suivi et d'évaluation de ces programmes dans d'autres ministères. Pour ce faire, le ministère a recours aux experts de la Banque Mondiale spécialistes dans le domaine. Ces derniers sont supposés renforcer les capacités de nos responsables en termes techniques et d'évaluation des programmes. Ils vont également leur faire acquérir des compétences dans le ciblage des projets qui font défaut encore, sans pour autant oublier le renforcement de l'employabilité et l'amélioration de l'insertion professionnelle des jeunes tunisiens.
Résultats non-satisfaisants Cette bataille contre le chômage est certes dure. Et pour cause les résultats restent insatisfaisants. Seuls 9% des jeunes diplômés accèdent aux Stages d'Initiation à la Vie Professionnelle (SVIP) après une courte période de chômage qui s'élève à environ 4 mois. Quant aux programmes de formation complémentaires offerts par le ministère de tutelle ils restent encore limités et non efficaces, car ils ne sont pas à la disposition des diplômés automatiquement. Il importe ainsi de signaler que les jeunes bénéficiaires de ces programmes restent plus longtemps au chômage avant d'accéder à ce dispositif. Les résultats du rapport réalisé par le ministère de tutelle avec le soutien de la Banque Mondiale « Dynamique de l'emploi et adéquation de la formation parmi les diplômés universitaires » ont révélé que les deux tiers des jeunes diplômés n'ont jamais accédé à un emploi ou à un stage durant les vingt premiers mois de leur vie active. Ce problème se pose de manière accrue auprès des techniciens. Pour résoudre ce problème, les jeunes chômeurs ont souvent recours à des solutions provisoires ; la reprise des études dans l'une des spécialités. « Le premier type de trajectoire, rassemblant 15 % des jeunes, correspond à la poursuite d'études après deux ou trois mois de chômage ou d'inactivité correspondant généralement à une période de vacances scolaires. La seconde est une trajectoire d'inactivité, regroupant 4 % des diplômés », révèle le rapport. Mais le problème se pose de nouveau pour cette frange de la société juste après la fin des études. La majorité de ces jeunes sont restés près d'un an en inactivité. Très souvent, les demandeurs d'emploi ont recours au secteur privé pour avoir un poste de travail. Mais le tissu d'entreprises qui en sa majorité se compose de petites et moyennes entreprises ne répond pas convenablement aux attentes des jeunes en termes de salaire. Le travail dans ce secteur est mal perçu pour une bonne proportion des diplômés. D'ailleurs 48 % des jeunes salariés se déclarent en quête d'un meilleur emploi. Et pour cause, le mode d'embauche privilégié dans le privé est l'emploi sous contrat à durée déterminée. Les chiffres dévoilent que plus de la moitié des emplois sont conclus sous ce type de contrat et que plus de 23 % des jeunes salariés travaillent même sans contrat. D'après les spécialistes, « cette distribution reflète le souci des entreprises de recourir à des relations de travail plus flexibles qui permettent une gestion souple des ressources humaines ». Ils indiquent également « qu'une partie des emplois occupés se trouve dans le secteur informel pouvant être perçus par les jeunes seulement comme des emplois d'attente ». Se pencher davantage sur les programmes et les mesures offerts aux jeunes à la recherche d'un poste d'emploi durable est ainsi d'une importance majeure.