Un match d'un bon niveau. Il y avait du rythme, de l'engagement et de l'indécision. Ce n'est pas toujours le cas dans un derby et ceux qui se sont déplacés à Radès ne l'ont sûrement pas regretté ayant passé une agréable après-midi. Le Club Africain l'a finalement emporté et c'était attendu. Pour une raison bien simple : l'équipe donnée favorite a souvent fini perdante. Pourtant, la pression pesait beaucoup plus sur les joueurs clubistes que ceux d'en face. La première mi-temps a été une parfaite illustration.
Première période : domination partagée L'Espérance S.T fidèle à son 4-4-2, était bien disposée sur le terrain, le ballon circulait avec fluidité face à un Club Africain qui continuait visiblement à douter. Et, les « Sang et Or » de se créer quelques opportunités d'ouvrir le score dont deux méritaient un meilleur sort mais ni Zaïem, ni Darragi, ne sont parvenus à le faire. Le premier ayant mal appuyé son tir, le second par manque d'expérience. Et, à mesure que les minutes s'écoulaient, le Club Africain reprenait confiance et devenait à son tour menaçant par le biais de Dhaouadi, Sellami et Gharzoul. Tout restait donc à faire, et il nous a semblé que l'équipe de Bab Jedid aurait été plus percutante si elle n'a pas joué avec un seul attaquant en pointe. D'autant plus que l'axe de la défense espérantiste montrait des signes de flottement outre un manque de rigueur à l'image de cette talonnade ratée de Badra devant Osagie, un geste fantaisiste qui va lui coûter une blessure et entraîner son remplacement. Il était clair que les Clubistes en voulaient plus, rien qu'à voir Bachtobji et Gharzoul à plusieurs reprises disputant des balles hautes dans la zone espérantiste et rien qu'à voir Mouihbi jouer sur tous les fronts disputant avec hargne le maximum de ballons.
Dhaoudi d'un côté, Darragi, de l'autre
Dans ce genre de match, on ne peut parler de tactique mais plutôt de dispositions psychologiques et mentales des joueurs. Nous attendions l'Espérance S.T, ce fut le Club Africain qui a été mieux préparé à ces deux niveaux, comme il nous a semblé que la victoire en Coupe de Tunisie a mis les joueurs « Sang et Or » dans une espèce d'autosatisfaction qui finira par leur coûter la défaite alors que les pronostics étaient nettement en leur faveur. Au Club Africain, l'unique surprise est venue d'Alexis qui a été aligné sur le flanc droit de la défense (le qualificatif de joker lui va à merveille) à la place de Souissi suspendu. La principale satisfaction est venue, encore une fois, de Dhaouadi encore une fois aussi, à l'origine du but qui a donné la victoire à son équipe. Reste à savoir si Janvier a été la solution la plus indiquée pour le surveiller. Et comme la couverture laissait à désirer, il n'en fallait pas plus pour que le Club Africain termine assez fort le match. Car la percussion était évidente du côté de l'équipe de Bab Jedid. En face, Michael et Bienveuu sont nettement passés à côté du sujet ne parvenant pas à cadrer le moindre tir. D'ailleurs, ils n'en ont pas eu l'occasion. Seuls Oussama Darragi, qui est en train de gagner des galons et Zaïem, ont tiré aux buts avec une certaine malchance. C'est peu pour prétendre rééditer le match de la Coupe de Tunisie.
Incorrigible Sellami Surtout qu'en face, il n'y avait que Dhaouadi, dans la mesure où la sortie de Mouihbi est à créditer d'un 7/10. L'ex-Marsois a couvert un terrain considérable gagnant plusieurs duels, il a été aussi utile en défense, à l'entrejeu qu'en attaque. Surtout après la sortie de Ouertani à la suite d'une blessure malencontreuse. Une sortie qui n'a été ressentie qu'en partie. Terminons par deux remarques. L'arbitrage de l'Allemand Brych n'a pas été exempt de reproches. Trop de fautes évidentes n'ont pas été sanctionnées de part et d'autre. Mais sa prestation n'a eu aucune incidence sur le résultat final de la rencontre. Et enfin, ce geste d'Oussama Sellami adressant un bras d'honneur à la galerie de l'Espérance S.T juste après l'auto-goal de Chaâbani. Qu'aurait-il fait s'il avait marqué lui-même le but ou s'il en avait été à l'origine.