Le Temps-Agences - Le chef radical chiite antiaméricain Moqtada Sadr a rejeté hier une initiative du gouvernement de Nouri al-Maliki pour mettre fin à des combats qui ont fait des centaines de tués depuis un mois, selon son porte-parole à Najaf . Le jeune religieux, qui se trouve en Iran, a insisté sur l'ouverture de négociations à plus haut niveau, impliquant la présidence collégiale (le président Jalal Talabani et les deux vice-présidents), le Premier ministre Nouri al-Maliki et le président du Parlement Mahmoud Machhadani, a indiqué Salah al-Obeidi. Des combats meurtriers opposent depuis la fin mars les troupes irakiennes et américaines aux partisans de l'armée du Mahdi, la puissante milice de Moqtada Sadr, notamment dans son bastion de Sadr City, dans le nord-est de Bagdad. M. Obeidi avait annoncé qu'une délégation de cinq parlementaires chiites, proches de M. Maliki, s'était rendue en Iran mercredi pour discuter avec Moqtada Sadr et avec d'autres dirigeants sadristes des moyens de mettre fin à la crise. Le porte-parole a ensuite annoncé que Moqtada Sadr n'avait pas voulu voir la délégation et qu'il "refuse que des membres de son mouvement (la) rencontrent". Selon M. Obeidi, Moqtada Sadr veut qu'une initiative parlementaire pour régler la crise, votée récemment et parrainée par le président Jalal Talabani et le président du Parlement, aboutisse. Selon un député du bloc parlementaire sadriste, Falah Chanchal, cette initiative prévoit des discussions entre représentants du courant sadriste, la présidence collégiale, le Premier ministre et le président du Parlement. De nouvelles violences dans Sadr City ont fait au moins huit morts hier, selon des sources irakiennes. Selon l'hôpital de Sadr City, deux femmes et deux enfants figurent parmi les victimes. Ces affrontements, qui ont commencé vers minuit mercredi et se sont poursuivis jusqu'à l'aube, ont également fait 18 blessés. Le commandement américain a confirmé que des accrochages avaient eu lieu et a déclaré que huit "criminels" avaient été tués.