Le Temps-Agences - Le baril de pétrole brut a atteint hier pour la première fois la barre de 122 dollars le baril à New York. Le baril avait peu avant dépassé pour la première fois la barre de 121 dollars le baril, atteignant 121,49 dollars. Après avoir frôlé le seuil symbolique des 121 dollars, les prix du pétrole s'étaient repliés légèrement hier à l'ouverture à New York sur des prises de bénéfices. Vers 14H25 HT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait 120,38 dollars, en hausse de 41 cents, par rapport à la clôture de lundi. "Il y a quelques prises de bénéfices après les records inscrits lors des échanges électroniques, mais la dynamique haussière du marché demeure", expliquait Eric Wittenauer, analyste à la maison de courtage Wachovia Securities. Le baril de pétrole a flirté avec les 121 dollars un peu plus tôt, en échouant à 120,93 dollars, soit un niveau inédit depuis la cotation du brut à New York en 1983. A Londres, le baril de pétrole Brent, plus lourd et plus soufré --et donc moins cher--, a également flambé en dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 119 dollars à 119,07 dollars, avant de battre en retraite. Cette envolée des prix sur les deux rives de l'Atlantique est due à un "tableau de l'offre, qui soulève des craintes chez les investisseurs", indiquait Phil Flynn, stratège chez Alaron Trading. Pour l'analyste, "il y a au moins une mauvaise nouvelle, qui tombe du côté des approvisionnements au quotidien", ajoute M. Flynn. Deuxième producteur de pétrole au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et quatrième producteur mondial, l'Iran a réitéré lundi son refus de toute offre des grandes puissances ne reconnaissant pas ses droits en matière nucléaire. Les observateurs craignent que Téhéran joue de sa production pétrolière comme monnaie d'échange dans les négociations autour de son programme nucléaire. Parallèlement, des perturbations sur des sites pétroliers au Nigeria, premier producteur africain d'or noir et huitième exportateur mondial, ont obligé le groupe pétrolier Shell à réduire sa production. "Les pertes de brut au Nigeria tombent mal, car nous approchons de la période de grands déplacements en voiture ("driving season") aux Etats-Unis, traditionnellement marquée par une forte consommation d'hydrocarbures", souligne Eric Wittenauer.