Rien ne paraît pouvoir tempérer le pic pétrolier. Tous les facteurs signalant le bouillonnement du marché mondial de l'énergie sont réunis. Le baril s'embrase de plus en plus en côtoyant hier la barre de 122 dollars laissant pré-figures un « peak oil » sans précédent. Les craintes se poursuivent et les mesures préventives varient d'un pays à un autre. Toutefois, la situation du marché mondial de l'énergie et les estimations prévoyant la suite de l'envolée des cours pour atteindre 200 dollars le baril à moyen-long terme, voire 360 dollars en 2015, exigeant un plan de sauvetage tant pour les pays exportateurs que pour les pays importateurs. Toujours en raison de la dépréciation continue du dollar face à la monnaie unique européenne, des tensions géopolitiques, de l'accroissement vertigineux de la demande asiatique sans oublier les mouvements spéculatifs dans les places financières internationales que les cours de l'or noir continuent de jouer au brut et de dépasser toutes les prévisions. Les cours de pétrole frôlaient hier le niveau record de 122 dollars le baril, enregistrés la veille. A Singapour comme à New York, les prix continuaient à flamber et les prévisions de la Banque d'Affaires Goldman Sachs tablent sur un niveau de 200 dollars le baril à terme. A signaler que cette même banque prévoyait l'accroissement du prix du baril pour atteindre 105 dollars en 2005. Bien que l'anticipation de la première banque d'affaires d'outre-Atlantique soit retardée de trois ans, le pic pétrolier est aujourd'hui une réalité cauchemardesque. A signaler qu'une institution financière internationale de renommée baptisée « Ixis CIB » avait prévu, en 2005 que les cours de l'or noir pourraient bel et bien atteindre le seuil de 360 dollars le baril en 2015. Mais si la situation s'aggravait davantage, quelles seaient les issues de secours?. Aujourd'hui les pays exportateurs de pétrole se réjouissent de la nouvelle donne énergétique et de la fortune pétrolière. Seulement cette valeur ajoutée ne peut pas épargner bon nombre de pays producteurs de pétrole de quelques séquelles dues au surenchérissement des cours du pétrole, principalement liés à l'accroissement de la masse monétaire et à l'envolée de l'inflation. Néanmoins, les effets pervers de la flambée des cours de pétrole sont beaucoup plus marquées dans les pays importateurs de pétrole où les prix sont généralement subventionnés par l'Etat. Le poids de la facture énergétique, est considérable sur le budget de l'Etat, sur le pouvoir d'achat des ménages et sur la compétitivité des entreprises industrielles. Ainsi toute hausse du cours de l'or noir est-elle directement ou indirectement répercutée sur le panier de biens de consommation des ménages et sur les coûts de revient des entreprises industrielles. La Tunisie a procédé au cours du mois de mars dernier à un nouvel ajustement des prix à la pompe. Le parlement égyptien vient d'approuver une hausse de 30 à 50% sur les prix des produits pétroliers. Les marchés pétroliers sont, tous, en état d'alerte et d'effervescence. Comment éviter le pire ?. Est-ce par les énergies renouvelables ?. Mais il faut dire que la substitution de l'énergie n'est pas une solution immédiate à la crise pétrolière. Il s'agit d'un processus coûteux et de longue-haleine pour les pays importateurs de pétrole comme la Tunisie. La rationalisation de la consommation de l'énergie serait-elle la planche du salut ?. Peut-être ! Toutefois cette alternative suppose un grand effort de sensibilisation et beaucoup d'imagination. Il est difficile de faire changer les habitudes de consommation d'énergie du jour au lendemain.