La famille de cet homme d'affaires installé depuis une dizaine d'années à la capitale, traitait la jeune aide ménagère comme leur propre progéniture. Elle ne manquait de rien et était considérée comme un membre de la famille à part entière. Elle leur rendait la monnaie en s'adonnant à cœur dans son travail. Elle s'occupait parfaitement des enfants et de la maison. De ce fait, le jour où on découvrit que la maison estivale d'Hammamet a été volée, personne n'a eu le moindre doute que la jeune aide-ménagère pût être mêlée à cette affaire qui a été, tout bonnement, confiée à la police locale. Or, l'enquête révéla qu'un jeune homme venait souvent à la demeure. Il avait sa propre clé et les riverains avaient cru qu'il s'agissait de quelqu'un de l'entourage de la famille venant faire des inspections régulières. De sorte que, le jour où il eût ramené un camion pour prendre toutes les affaires, personne n'avait pensé à lui demander à quel titre il agissait. Ce fut à cette occasion, que les membres de la famille s'étaient demandés comment cette clé avait pu atterrir chez le présumé parent. Il est vrai que les clés de la demeure d'Hammamet étaient dans une armoire à laquelle, seuls les membres de la famille avaient accès. L'aide ménagère avait, elle aussi, accès à cet endroit. On lui avait alors demandé si elle avait remarqué quelque chose d'anormal. Et là coup de théâtre :Il a suffi de lui poser la question pour qu'elle éclate en sanglots en leur racontant une histoire digne d'un feuilleton. La jeune aide-ménagère s'était éprise d'un ouvrier en bâtiments. Elle l'avait connu alors qu'il travaillait dans les parages. Elle le rencontrait souvent lorsqu'elle allait faire des courses. Un jour, il lui avait annoncé qu'il avait trouvé du travail à Hammamet et qu'il n'avait pas où loger. Par élan humanitaire et craignant de le perdre à jamais. Surtout qu'il lui avait promis, le mariage. Elle ne vit donc aucun inconvénient à lui donner une clé de la demeure estivale. Elle a juré qu'elle n'avait aucunement idée de ses réelles intentions. Elle donna son signalement et il a été vite appréhendé. Il déclara qu'au départ, il se limitait à passer la nuit dans cette villa, mais alléché par les objets d'art et des biens luxueux qui s'y trouvaient il céda à la tentation et procéda au cambriolage aidé par l'un de ses amis qui avait loué un camion. Ils ont écoulé le butin dans un marché d'un village limitrophe et ont dilapidé l'argent à tort et à travers. Les deux malfrats ont été déférés devant la justice, après avoir fait l'objet d'un mandat de dépôt Quant à la jeune fille incrédule, laissée en état de liberté, a regagné le domicile de ses parents.