Branle bas de combat classique et quasi annuel dans la famille tunisienne avec l'avènement du mois de mai. Une période cruciale qui rime avec les semaines avant bloquées et bloquées, les examens de la neuvième et les sacro saintes et non moins terribles épreuves (pour certains) du baccalauréat. Soucieux d'offrir les meilleures conditions de préparation à leurs enfants, les parents ne lésinent pas sur la dépense et n'y vont pas avec le dos de la cuillère volet préparations culinaires, heures supplémentaires, achats de manuels, etc. Des efforts fournis aux prix de sacrifices énormes à base d'un lourd endettement que les géniteurs consentent sans la moindre récrimination histoire de ne pas indisposer leurs élèves. Ce revirement dans l'attitude des ascendants n'est ni nécessaire ni utile en cette quinzaine. Car l'enfant n'est pas dupe et perçoit ce changement en se culpabilisant. Au fait des conditions de la famille, pareilles largesses ne font qu'alourdir le fardeau déjà éreintant qu'il porte à l'approche de la date fatidique des épreuves.
Alimentation habituelle Une gêne patente également qu'il éprouve à l'endroit du restant de la fratrie pour ce régime spécial. Physiologiquement parlant, il est strictement superflu de bombarder les organismes par des grillades, poissons (augmentant et acérant l'intelligence), lait de chèvre, fromages importés, fruits secs, etc. Nos mets habituels sont largement suffisants pour subvenir et parer aux besoins énergétiques quotidiens. Et ce, eu égard à toutes nos classes sociales confondues. Insister cependant sur les fruits qui sont d'un grand secours pour les postulants. De plus, ils sont de nature à remplacer largement la ruée effrénée vers les compléments vitaminés.
Le sommeil Une fâcheuse mais fort répandue habitude se rapportant au sommeil des candidats : l'inversion du nycthémère ; alléguant une meilleure concentration, nos enfants passent la journée au lit pour travailler durant toute la nuit ingurgitant au passage des quantités faramineuses de café, sans évoquer les paquets de cigarettes consommés. Erreur monumentale, car le sommeil diurne ne remplace en aucun cas le repos salvateur nocturne avec notamment sa phase onirique. A titre d'exemple, des chats réveillés à tous les coups pendant cette phase où ils rêvent ont fini par devenir fous. C'est vous dire l'importance du respect des différentes phases du sommeil nocturne. Les spécialistes préconisent une répartition du travail comme suit : un réveil à 6h, une sieste de deux heures après le déjeuner et extinction des lumière à 23h30. Bien sûr, une courte pause de 15 à 30 minutes toutes les trois heures histoire de se dégourdir les jambes et les ...méninges.
La quiétude au foyer Il est inutile d'insister sur l'atmosphère quiète qui doit baigner le foyer. Il n'est pas raisonnable voire il est impossible aux élèves de se concentrer alors que juste dans la pièce à côté, la TV débite sur un ton assourdissant les péripéties d'un match de football ou le énième épisode d'un feuilleton. La tension compréhensible en cette période entre les parents doit être contrôlée voire intériorisée. Les scènes de ménages sont des plus déstabilisantes pour la concentration et l'assimilation des enfants. Une dernière recommandation, ne point placer la barre très haut en exigeant au préalable des enfants des moyennes très élevées histoire de faire mieux que le rejeton du voisin l'année dernière. Encourager, dédramatiser, soutenir ; voilà le mot d'ordre, le protocole à suivre. Car après tout, l'examen ne portera que sur des questions déjà potassées en classe. Et bon vent à nos enfants.