Le Temps-Agences - Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak et des chefs du Hamas se livrent hier à un chassé-croisé en Egypte pour tenter de parvenir à un accord, négocié par Le Caire, sur une trêve des violences dans la bande de Gaza que contrôle le mouvement palestinien. M. Barak devait rencontrer le président Hosni Moubarak dans l'après-midi à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, en marge d'un forum économique, au moment où une délégation du mouvement palestinien se rendra au Caire. Les discussions devraient porter notamment sur un arrêt des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et l'arrêt des tirs de roquettes à partir de ce territoire sur Israël ainsi que sur un échange de centaines de prisonniers palestiniens contre un soldat israélien capturé en 2006. Avant son départ pour l'Egypte, M. Barak a déclaré : "Aujourd'hui, nous songeons avant tout à Gilad Shalit (le soldat israélien capturé en 2006) et à notre engagement à assurer de façon appropriée le calme et la sécurité à Ashkelon et dans les villes (israéliennes) proches de la bande de Gaza". M. Barak aura des entretiens avec le président Moubarak ainsi qu'avec Omar Souleimane, patron des services secrets égyptiens qui mène la médiation entre Palestiniens et Israéliens. Selon le quotidien israélien Haaretz, le ministre de la Défense serait prêt à dire aux dirigeants égyptiens qu'Israël accepte la proposition de cessez-le-feu, mais sans s'y engager publiquement. Les principaux groupes armés palestiniens, y compris le Hamas, avaient donné leur accord à une trêve fin avril. L'armée israélienne mène des attaques quasi-quotidiennes dans la bande de Gaza et impose un blocus à ce territoire en représailles aux tirs quotidiens de roquettes palestiniennes sur des localités du sud d'Israël. En contrepartie à un arrêt des tirs de roquettes, le Hamas exige la fin des attaques israéliennes, la levée du blocus imposé à la bande de Gaza et la réouverture des points de passage, notamment celui de Rafah à la frontière avec l'Egypte. Israël exige de son côté, outre la fin des attaques à la roquette, l'arrêt de la contrebande d'armes entre la péninsule égyptienne du Sinaï et la bande de Gaza et des progrès en vue de la libération d'un soldat israélien capturé par un commando palestinien en 2006 à la lisière de Gaza. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait affirmé dimanche qu'une décision d'Israël concernant la bande de Gaza et les tirs de roquettes en provenance de ce territoire palestinien était "très proche". "Nous sommes convaincus que, dans aucune circonstance, nous ne pouvons permettre à la situation dans le sud (d'Israël) de continuer de la manière dont cela a été le cas ces derniers mois", a déclaré M. Olmert, à l'ouverture du conseil hebdomadaire des ministres. Toujours dimanche, un journal israélien avait fait état d'une pétition signée par d'anciens hauts responsables de l'armée et des services de sécurité israéliens pour un dialogue indirect avec le Hamas sur le cessez-le-feu, rejetant l'idée d'une vaste opération militaire israélienne. La délégation du Hamas au Caire sera présidée par le numéro deux de son bureau politique, Moussa Abou Marzouk, basé à Damas, et comprendra trois de ses dirigeants à Gaza: Mahmoud Zahar, Khalil Al-Hayya et Jamal Abou Hachem. Ces trois derniers ont quitté Gaza en début après-midi à destination du Caire via le terminal frontalier de Rafah. La délégation doit notamment rencontrer, aujourd'hui, le général Omar Souleimane qui s'était rendu le 12 mai en Israël, où il avait rencontré M. Olmert. "Les Israéliens doivent à présent donner leur réponse quant à la trêve, soit c'est oui soit c'est non. Chaque cas de figure aura ses conséquences et nous ne pouvons pas décider à la place d'Israël", a déclaré à la presse M. Zahar avant de franchir le terminal de Rafah.