Après avoir connu une évolution considérable sur le plan quantitatif, grâce à la sollicitude particulière des pouvoirs publics, les associations, en Tunisie, vont devoir accepter, à l'avenir, de lier leurs destins à la soumission aux critères de l'efficacité et de la rentabilité économiques, en adoptant les pratiques de la bonne gouvernance. Une journée d'études sur ''la bonne gouvernance associative'' a été organisée, à cet effet, hier, par le Centre d'information, de formation, d'études et de documentation sur les associations '' IFEDA'', en son siège, à Tunis, avec la participation d'un grand nombre de présidents d'associations et de cadres du tissu associatif.
Un champ d'action encore très vaste Ouvrant la rencontre, le secrétaire général du gouvernement, M.Abdelhakim Bouraoui, a indiqué que le gouvernement accorde, chaque année, 40 millions de dinars aux associations à titre de subventions. De son côté, M. Noureddine M'rabet, directeur général du Centre '' IFEDA'' a estimé à 1% la part du secteur associatif dans le PIB, en Tunisie, soit un taux proche de celui du secteur de la recherche scientifique et de la technologie atteignant 1,25%.. Or, les nombreux cas enregistrés, ces derniers temps, dans les pays européens montrent que le tissu associatif peut être sujet à de véritables dérives, et ce malgré l'importance fondamentale accordée par les pays européens à la notion de transparence qui constitue un des fondements de la bonne gouvernance et la base de la confiance portée par l'opinion à l'action associative. Les associations ont grand besoin de cette confiance pour bénéficier des dons indispensables à l'exécution de leurs programmes. Au même moment, les champs d'intervention des associations, en Tunisie, ont été étendus à tous les domaines, dont l'octroi des prêts, l'éducation, la protection sociale de sorte que les associations tunisiennes ont été juridiquement élevées au rang de partenaires dans la réalisation des plans de développement, comme l'a affirmé le secrétaire général du gouvernement. Cependant, se référant à la place des associations dans les pays européens, particulièrement en France où la part du secteur associatif dans le PIB s'élève à 3%, M. Nourdeddine M'rabet a souligné la nécessité de renforcer davantage la participation des associations à l'effort de développement. Ainsi, les associations en Tunisie emploient seulement 8000 salariés, contre 2 millions en France. Le nombre des associations véritablement actives en Tunisie s'élève à 4000 associations, de sorte qu'on compte 2 salariés par associations. Dans ce contexte, les associations tunisiennes ont été appelées à appliquer des procédés de gestion proches de ceux appliqués par les entreprises économiques en tenant, entre autres, une comptabilité. Cette méthode est, déjà, appliquée, depuis 2007, au niveau des structures sportives privées, selon la norme comptable numéro 40. La bonne gouvernance implique aussi la régularité dans la convocation des assemblées générales, l'enregistrement et la publication des délibérations et des rapports moral et financier présentés lors de ces assemblées, ainsi que le recours aux spécialistes et experts pour suivre et dresser les états financiers des associations. A cet égard, la formule de gestion selon les objectifs est considérée comme la formule moderne de gestion la mieux adaptée aux associations tunisiennes, à l'étape actuelle, en leur permettant de se fixer des programmes à la mesure de leurs moyens réels avec la possibilité de les ajuster, en cours de route.