* Mais le marché algérien est toujours manipulé par les tour-opérateurs qui orientent ces touristes vers d'autres destinations. Le nombre des touristes algériens qui passent leurs vacances entre nos murs n'a cessé d'augmenter lors des dernières années. Ils sont de plus en plus fidèles à séjourner chez nous lors de la saison estivale. Le ministère de tutelle table même sur un million de touristes. Pour mieux cibler ce marché, l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) tente de procéder de manière plus professionnelle. En avril dernier, un éductour a en fait été organisé au profit d'un groupe de journalistes. Objectif ; leur faire découvrir notre pays, ses atouts touristiques et historiques. Mais n'était-il pas tard pour procéder de cette manière ? Très porteur, le marché algérien est toujours manipulé par les tour-opérateurs qui orientent ces touristes vers d'autres destinations. Ils étaient 970.000 à visiter la Tunisie l'année dernière. Le ministère du Tourisme prévoit un million pour cet été. Il s'agit en fait de nos voisins algériens qui optent de plus en plus pour la destination Tunisie. Attirés par la mer, les moyens de divertissements, les zones touristiques (Hammamet, Sousse ou même la capitale) ils ne cessent de visiter notre pays tout au long de l'année, mais le nombre n'atteint son pic que lors de la saison estivale, du 1er juillet au 31 août. Les Algériens sont même devenus des habitués de la place. Ils choisissent leurs endroits de séjours selon leur vocation. C'est dans les villes côtières qu'ils séjournent le plus souvent, et ce pour profiter des opportunités de distraction et de détente. L'offre est beaucoup plus alléchante dans ces régions essentiellement à Hammamet Nord, Yasmine Hammamet, Nabeul et Sousse. Il existe même une grande concentration dans ces zones car elles sont prises d'assaut durant deux mois. Par ailleurs, il y a ceux qui séjournent dans la capitale. La Médina et la banlieue Nord (Sidi Bou Saïd, La MarsaLa Goulette) attirent de leur côté leurs fidèles. C'est dans les hôtels du centre ville où ils hébergent durant leurs vacances tout en profitant des occasions de shopping et de redécouverte des sites historiques et de la richesse de notre patrimoine. La concentration au centre ville s'explique entre autres par la proximité de la station des louages, moyen de transport très souvent utilisé par les touristes algériens qui se rendent chez nous par voie terrestre. D'ailleurs, ils sont nombreux voire majoritaires à avoir recours à ce moyen. Si le marché algérien est de plus en plus porteur c'est grâce aux opportunités qui s'offrent en Tunisie. Mais l'ONTT n'a jamais ciblé ce marché de manière étudiée et planifiée pour drainer davantage de touristes. Ce n'est que tout récemment qu'il a revu sa méthode de travail. En février dernier, un groupe de journalistes algériens a pu profiter et pour la première fois, d'une visite guidée pour lui faire découvrir les principales zones touristiques et les hauts lieux de la Tunisie. Il s'est rendu à Hammamet, Sousse et la capitale. L'ONTT a procédé de cette manière dans une tentative de mieux préparer la saison touristique. Cet éductour a de plus pour finalité de garder la position sur le marché algérien et même le consolider davantage. Mais serons-nous capables d'atteindre cet objectif sachant que cette clientèle est très souvent orientée par les tour-opérateurs vers d'autres destinations ? En procédant de cette façon, serons-nous capables d'atteindre les objectifs tracés ? L'Office National du Tourisme Tunisien qui veut optimiser ce marché et en tirer le maximum a-t-il pensé aux moyens par lesquels il va procéder ? Car, jusque là les chiffres au niveau des nuitées dans les hôtels sont insatisfaisants. La moyenne de résidence dans les hôtels n'avance pas au même rythme que l'augmentation des flux des touristes d'une année à une autre. Selon les indicateurs, le taux des nuitées était de 2,8 seulement en 2004-2005. Une légère hausse a été enregistrée en 2006 avec une augmentation de 0,2. Et pour cause : les Algériens choisissent de passer leurs vacances dans des villas ou des résidences puisqu'ils viennent souvent en famille. Cette procédure est beaucoup plus rentable pour eux car un séjour dans un hôtel est certes coûte plus cher. De même les Algériens se retrouvent en toute convivialité avec les Tunisiens. Ils louent très souvent dans des quartiers résidentiels où l'offre est généralement plus alléchante. Ainsi l'attraction des touristes se base-t-elle sur une stratégie bien développée et non pas sur des actions isolées et aléatoire.