Circonscrire la situation de la santé maternelle et infantile dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient (MENA), examiner la mise en oeuvre des programmes établis par l'OMS dans ce domaine et échanger les expertises dans le but d'améliorer les indicateurs de la santé maternelle et infantile dans les pays de la région, tels sont les principaux axes de l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "pour une grossesse sans risque". Cette initiative a fait l'objet de la réunion du bureau régional de l'OMS pour la Méditerranée Orientale , qui se tient à Tunis du 25 au 27 mai 2008, avec la participation de 11 pays membres, à savoir l'Afghanistan, Djibouti, Egypte, Irak, Maroc, Pakistan, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie et Yémen.
Chiffres choquants Dans plusieurs pays de la région, la grossesse et l'accouchement figurent parmi les principales causes de décès chez les femmes en âge de procréer. Les chiffres sont choquants. Chaque année, 55 mille mères meurent pendant la grossesse, l'accouchement ou dans les semaines qui suivent. Près de 610 mille nouveau-nés meurent chaque année durant le premier mois, soit 40% des enfants décédés de moins de 5 ans et 60% du nombre total de mortalité infantile dans la région. Efforts considérables en Tunisie Ouvrant cette rencontre, Mme. Najoua Miladi, Secrétaire d'Etat chargée des établissements hospitaliers, a mis l'accent sur le souci de la Tunisie de valoriser cette initiative "pour une grossesse sans risque" et de réduire les difficultés qui entravent son application dans les pays de la région, précisant que la Tunisie a ratifié toutes les conventions internationales et régionales liées à la protection de l'enfant. Elle a évoqué les acquis réalisés en Tunisie dans le secteur de la santé maternelle et infantile grâce aux stratégies et programmes nationaux mis en place, lesquels visent à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile, à lutter contre les pathologies inhérentes au cours de la grossesse, de l'accouchement et de la période postnatale. Il s'agit, également, d'améliorer la qualité des soins au sein des établissements hospitaliers et des centres de maternité. Parmi les indicateurs évoqués figurent, l'augmentation, durant la période 1989-2006, des taux des consultations prénatales (72% à 96%), des consultations postnatales (39,9% à 51,3%, d'accouchement en milieu assisté (71% à 94,5%) et de couverture vaccinale qui a dépassé les 95%. Ces réalisations ont permis de réduire le taux de mortalité maternelle de 68,9 sur cent mille nés vivants en 1994 à 36,5 sur cent mille en 2006, du taux de mortalité infantile de 31,8 sur mille nouveau-nés en 1994 à 19,1 sur mille en 2006 et d'éradiquer certaines pathologies comme la diphtérie, le tétanos néonatal, la polio et de réduire d'autres comme la rougeole. M. Hussein A. Gezairy, Directeur régional du bureau de l'OMS pour la Méditerranée Orientale , a indiqué, dans une allocution lue par M. Ibrahim Mohamed Abderrahim, représentant de l'OMS à Tunis, a souligné les efforts déployés par les pays de la région pour promouvoir la situation de la santé maternelle et infantile, relevant que deux résolutions ont été adoptées, à cet effet, en 2004 et 2007 sur l'intensification des efforts afin de réaliser les objectifs du millénaire. Il a salué les progrès réalisés en Tunisie dans le domaine de santé en général et celui de la mère et des enfants en particulier. Les participants ont souligné que malgré les succès réalisés dans certains pays dans ce domaine, des insuffisances sont encore enregistrées notamment en matière d'équipements et du matériel paramédical de pointe et du manque de soins dans les établissements hospitaliers d'où la nécessité de coordonner les efforts entre les pays de la région et mettre en place des stratégies communes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.