* Encore faut-il venir à bout de plusieurs difficultés dont la numérisation des ouvrages en arabe Prestigieux de par son ancienneté et ses performances par les moyens classiques, le secteur de la recherche et de l'enseignement agronomiques en Tunisie se met au diapason du progrès en se dotant d'une grande bibliothèque numérique agricole qui porte le nom évocateur de BIRSA, pour ''bibliothèque des ressources scientifiques agricoles.'' Le projet réalisé dans le cadre des missions de l'Institution nationale de la Recherche et de l'Enseignement supérieur agricoles (IRESA) a été présenté, hier, aux enseignants, chercheurs, cadres et professionnels agricoles, au cours d'un séminaire sur ''les bibliothèques numériques agricoles'', organisé à l'Institut national agronomique de Tunis (INAT), à l'initiative de la jeune Association tunisienne de l'agriculture numérique (ATAN), active depuis 2007, sous la présidence de M. Mohamed Mouldi Belhaj Aïssa. Quoiqu'elle ne soit pas l'unique réalisation tunisienne en matière de numérisation des fonds bibliothécaires et documentaires à caractère agricole, la bibliothèque BIRSA, a le mérite d'avoir une dimension nationale et de fournir à ses usagers un catalogue collectif des différentes bibliothèques agricoles tunisiennes, outre l'accès en ligne à de riches ressources électroniques portant sur les résultats de la recherche agronomique, en laboratoires, les thèses, les mémoires. Selon M. Mohamed Bergaoui, de l'IRESA, qui a présenté le projet, le fonds de la bibliothèque numérique agricole BIRSA , consultable déjà sur Internet, se compose de 25 mille références, 400 thèses et 120 fiches relatives aux résultats de la recherche agronomique en Tunisie. L'accès sécurisé, pour éviter les piratages et le mauvais usage, est assuré à travers l'adresse électronique de BIRSA, soit ''www.birsa.agrinet.tn''. La bibliothèque utilise le réseau électronique de communication agricole interne ''agrinet'' qui lie les différents établissements et services agricoles. Les usagers peuvent, aussi, à travers BIRSA, avoir accès aux ressources documentaires électroniques, nationales et internationales, gérées par le Centre national universitaire de documentation scientifique (CNUSD). Au nombre des autres bibliothèques numériques opérationnelles en Tunisie et présentées, au cours du séminaire, on signale la bibliothèque numérique de l'Observatoire National de l'Agriculture, la bibliothèque numérique de la Direction générale de l'aménagement et de la conservation des terres agricoles, la médiathèque forestière. D'ailleurs, comme l'a souligné M. Khaled Habchi, enseignant chercheur à l'Institut supérieur de la documentation (ISD), le recours généralisé à la numérisation des fonds bibliothécaires et documentaires, dans le monde, tend à les transformer toutes en ''médiathèques''. Cependant, la bibliothèque numérique diffère de la bibliothèque virtuelle, bien que toutes les deux utilisent l'Internet comme moyen pour fournir les prestations et y accéder, car la bibliothèque numérique ou électronique est une bibliothèque classique, comme notre Bibliothèque nationale, qui a numérisé en partie ou totalement son fonds documentaire, alors que la bibliothèque virtuelle est totalement en ligne et n'existe que sur l'écran de l'ordinateur.
Difficultés de la numérisation La numérisation est pratiquée en mode image, c'est-à-dire que l'usager, a à sa disposition, sur l'écran de l'ordinateur, l'image des pages des ouvrages et documents originaux détenus par la bibliothèque concernée, et ce grâce au scannage. Elle peut aussi être pratiquée en mode texte, c'est-à-dire que l'usager, a à sa disposition un nouveau texte produit et mis en ligne par la bibliothèque sur la base de l'original. Or, pour les ouvrages en arabe, le mode image pose des problèmes, car les scanners en exploitation dans le monde ne lisent pas ou lisent très mal les caractères arabes. Une autre difficulté rencontrée par la numérisation des bibliothèques a trait aux droits d'auteur. Ainsi, pour exploiter une thèse, un mémoire ou même des ouvrages récents, il faut l'accord de l'auteur. C'est pourquoi, l'exploitation numérique des fonds bibliothécaires et documentaires se limite, encore, en Tunisie, notamment, aux ouvrages du patrimoine qui n'exigent pas juridiquement un accord préalable des ayants droits. L'accent a été mis, aussi, sur l'importance de l'harmonisation de la gestion des bibliothèques pour faciliter le réseautage et la mise en commun des ressources, selon des normes harmonisées.