Le diabète est l'une des maladies chroniques qui touche environ 15 % des Tunisiens âgés entre 35 et 65 ans. Cette pathologie est classée parmi celles graves à cause de ses complications dégénératives sur plusieurs organes. C'est d'ailleurs une maladie qui implique la mobilisation des différents intervenants dans le domaine de la santé publique ainsi que les spécialistes. Consciente de ce défi, la circonscription sanitaire de Tébourba a choisi de placer sa 2ème journée scientifique sous le thème « Le diabète ». Organisée le 24 mai, sous l'égide du ministre de la Santé publique, la manifestation a enregistré la participation d'une pléiade de spécialistes. Ils ont présenté des communications étroitement liées à la question, dont l'épidémiologie des maladies chroniques (HTA-D) en 1ère ligne à Manouba, le diabète sucré de l'enfant, les urgences et diabète, et peau et diabète. D'autres thèmes ont été à l'ordre du jour à savoir complications cardio-vasculaires du diabète, retentissement rénal du diabète, la neuropathie diabétique et actualités thérapeutiques dans le diabète sucré. Les participants ont de plus pris part à un atelier sur la diététique du diabétique. A signaler dans ce cadre que la Tunisie a mis en place, depuis 1993 tout un programme national de prise en charge des diabétiques. Il vise à réduire les effets de cette maladie grave et coûteuse à travers l'amélioration des conditions de prise en charge des malades, le dépistage précoce, l'unification des méthodes de soins, ainsi que le contrôle et la rationalisation de l'utilisation des médicaments. Cette démarche a pour finalité de réduire les répercussions négatives de la pathologie à l'instar des complications cardio-vasculaires. D'ailleurs « les études épidémiologiques ont démontré d'une manière irréfutable qu'un diabétique est exposé à un risque cardio-vasculaire supérieur à celui de la population générale », d'après Dr. Insaf Meddeb. Parlant de la même question, elle a ajouté que « la maladie coronaire, l'insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux font toute la gravité de cette maladie ». Dr. Meddeb a souligné que « 30 % des patients hospitalisés au service de chirurgie cardio-vasculaire sont diabétiques et la maladie est à l'origine des deux tiers des décès chez les diabétiques ». Mais là où le bât blesse est que ces chiffres tendent vers la hausse avec le changement du profil de la population tunisienne. « Ces chiffres seront sans doute revu à la hausse avec une augmentation prévue de l'incidence du diabète et du vieillissement de la population », d'après elle. A rappeler qu'en plus de la présentation des communications, la manifestation a été marquée par l'organisation d'une action de dépistage du diabète et de sensibilisation au souk de Tébourba. Les organisateurs ont de même distribué deux chaises roulantes pour handicapés amputés. Toutes les sensibilités, toutes les autorités régionales se sont mobilisées pour la réussite de ce forum. Car en plus, l'adhésion a été totale. Les tests sur les 340 personnes ont malheureusement confirmé le principe. Il existe des diabétiques qui s'ignorent.