Au pouvoir à Cuba depuis 1959, Fidel Castro âgé de 80 ans est gravement malade et il ne dirige, pratiquement, plus le pays. C'est son frère Raoul qui assume en fait, selon les médias, la fonction de président. Nous avons invité l'ambassadeur de Cuba à Tunis pour parler de la maladie de Castro et son éventuelle succession, des relations de Cuba et des Etats-Unis, de l'avenir du socialisme et d'autres questions. Interview.
Le Temps : Comment vit le peuple Cubain la maladie de Castro et son éventuelle succession ? M. Rolando Gonzalez Tellez : Le peuple Cubain vit cela normalement et ça étonne certains et notamment les Etats-Unis qui cherchent comment faire pour nous créer des problèmes en ces circonstances. Mais nous sommes préoccupés de la maladie du leader Fidel Castro. Il est très malade, n'oubliez pas qu'il est âgé de 80 ans. Il est malade mais il récupère lentement. • Au juste qu'elle est sa maladie ? Il a eu une hémorragie intestinale. L'opération chirurgicale qu'il a subi en juillet dernier a été très difficile et on espère qu'il se rétablira pour reprendre ses fonctions à la tête de l'Etat cubain. • Qui dirige Cuba aujourd'hui ? Gravement malade Fidel Castro a délégué, provisoirement le pouvoir à son frère Raoul Castro qui , avec les membres du gouvernements, dirige le pays. Mais pour les questions importantes ils se réfèrent à Fidel Castro. • Ne pensez-vous pas que la succession de Castro sera difficile ? Pour nous la succession n'est pas un problème. Tout a été prévu dans les moindres détails. A Cuba aujourd'hui il y a une nouvelle génération qui détient des postes importants au sein du gouvernement. En plus avec le premier vice-président Raoul il y a une équipe qui s'occupe des affaires. Notre peuple n'a pas peur de l'avenir. • Espérez-vous qu'après, vos relations avec les USA vont s'améliorer ? On a toujours dit aux USA qu'on peut avoir des relations normales, mais sur la base du respect mutuel et sur le principe de l'indépendance. Mais les USA continuent d'imposer leur blocus et l'administration Bush a adopté une loi pour la démocratisation du Cuba. En réalité ils veulent faire de Cuba une nouvelle colonie. La démocratisation à l'américaine c'est une nouvelle forme de colonisation. L'exemple de l'Irak est édifiant. • Mais c'est le régime du parti unique à Cuba, et ce n'est pas un régime qui favorise l'instauration de la démocratie ? Ce n'est pas Fidel Castro qui a crée le parti unique c'est José Marti en 1852 il l'a fait pour lutter contre la colonisation espagnole. Il l'a crée afin que tout le peuple lutte pour l'indépendance. Revenons aux USA, ils disent que ce n'est pas un blocus, mais c'est un embargo alors qu'ils interdisent l'entrée aux USA des matières premières cubaines et n'autorisent les émigrés cubains à n'envoyer que 100 dollars par mois à leurs familles à Cuba. Pour nous c'est une lutte contre cette démocratie à l'américaine qu'ils veulent nous imposer. Nous voulons vivre comme nous voulons et non comme ils veulent. • Avec la mondialisation et le libéralisme qui gagnent du terrain partout pensez-vous que le socialisme a encore de l'avenir ? C'est incontestable la société du futur sera socialiste. Je ne parle pas du socialisme qui a été pratiqué dans certains pays mais d'un nouveau socialisme. Un système lié aux masses et où les gens se sentent libres. En Amérique latine le libéralisme sauvage a commencé à faire des ravages. Mais un peu partout les peuples ont réagi et ont imposé le nouveau socialisme qui se base sur une véritable entente entre le peuple et le gouvernement. L'exemple du Venezuela est édifiant. • Parlez-nous des relations tuniso-cubaines? Elles sont très bonnes et je me sens très bien en Tunisie où j'ai de nombreux amis. Et je salue à l'occasion l'hospitalité du peuple tunisien. • Combien de Tunisiens vivent à Cuba ? Ils sont sept Tunisiens • Et de Cubains en Tunisie ? Cinq en dehors des membres de l'Ambassade