Nous enregistrons généralement au cours de la saison d'été un boom de l'emploi saisonnier essentiellement dans les zones à haute fréquentation touristique. Si les jeunes étudiants et élèves issus de ces régions ont de la chance de faire des petites économies, il n'en est pas de même pour les autres vivant à l'intérieur du pays où le problème du chômage se pose de manière accrue tout au long de l'année. Mais derrière ce boom de travail saisonnier que se trouve-t-il réellement ? Quel est le profil de ces petits travailleurs qui sacrifient leurs vacances scolaires ? Il ne faut pas rater les vacances scolaires. C'est bien l'occasion pour décrocher un emploi saisonnier et faire des petites économies. Dans les hôtels, les usines de textile, les centres d'appels, les restos au bord de la mer...les travailleurs saisonniers (lycéens et étudiants) reviennent avec le beau temps. Embauchés pour quelques mois, ces jeunes sacrifient leurs vacances pour gagner une petite somme d'argent et aider leurs parents à surmonter les charges familiales. Si quelques-uns, les plus chanceux ont réussi à avoir un poste d'emploi dans l'un des secteurs déjà cités, d'autres n'hésitent même pas à travailler dans des chantiers de bâtiment et de construction. Il n'est pas question pour cette frange de faire la fine bouche, concurrence oblige. Mais qu'est ce qui explique le boom de l'emploi saisonnier ? Combien de personnes bénéficient de la dynamique économique lors de la saison d'été ? Les données manquent pour ne pas dire qu'elles sont rares et le statut de saisonnier reste flou. Toutefois, les situations de ces travailleurs varient en fonction du lieu, du métier exercé et de l'âge. Elles dépendent en fait de la classe socioéconomique à laquelle appartient le saisonnier. Car ceux qui sont bien placés ou issus d'un milieu socioéconomique aisé ou moyen ont plus de chance de décrocher un emploi confortable dans l'une des agences bancaires ou dans des entreprises et sont relativement bien rémunérés. Une expérience qui pour cette population servira comme moyen efficace de se garantir un poste de travail et une meilleure insertion professionnelle juste après la fin des études. C'est en nouant des contacts qu'ils pourraient surmonter les difficultés à trouver un emploi fixe.
Il y a les moins chanceux En revanche, les moins chanceux se contentent de travailler dans des endroits ou des postes guère conformes à leur profil. Pour gagner de l'argent et alléger les charges des parents, ces jeunes n'ont pas du mal à travailler dans des chantiers de bâtiment et de construction. Les candidats aux postes saisonniers ne changent pas dans des secteurs bien déterminés. En fait, l'arrivée de la saison touristique a un fort impact sur l'emploi. Certaines activités dépendent très fortement du tourisme, c'est le cas en particulier des hôtels, des cafés, des restaurants, etc. D'autres activités comme le commerce sont également concernées dans les zones où l'afflux supplémentaire de population est important pendant la période estivale. Des groupes de jeunes font un partenariat et fondent des petits commerces notamment dans le domaine de la consommation. « Un resto ambulant », spécialité « Chappatie », est un projet rentable pour ces petits investisseurs. D'autres développent même des micros-entreprises saisonnières dans des secteurs qui enregistrent une dynamique lors de la saison d'été. Il est question ici de la peinture. Des groupes d'étudiants dans les spécialités art et métier et même les beaux arts n'hésitent pas à exploiter leur savoir-faire dans le domaine. Ils sont d'ailleurs largement sollicités par les propriétaires des jardins d'enfants et des crèches pour remettre de la couleur dans ces espaces et accueillir dans les meilleures conditions les enfants lors de la rentrée. Et les filles ? Il semble qu'elles soient mieux représentées que les garçons dans des domaines très particuliers. Elles ont la cote auprès de nombreux employeurs en tant que caissières, animatrices, employées de l'hôtellerie, (café-restauration)... Si les opportunités d'emploi s'offrent dans des régions où les activités liées au tourisme génèrent un volume important de travail saisonnier, il n'en est pas de même pour d'autres zones, notamment à l'intérieur du pays. D'ailleurs le problème du chômage se pose de manière accrue dans ces zones où le taux des diplômés du supérieur sans emploi est assez élevé. Ainsi à l'origine du boom de l'emploi saisonnier des jeunes parfaitement conscients qu'ils s'apprêtent à confronter réellement le marché de l'emploi dans les quelques prochaines années. Un défi majeur pour eux.