Une correspondance est parvenue de M. Foued Saidy, installé à Paris, concernant les problèmes rencontrés par le musée du bélier. Voici le texte : Profitant du dialogue global avec les jeunes en Tunisie et là où vit la communauté tunisienne à l'étranger, nous sommes, universitaires à Toulouse et à Paris, abasourdis et sidérés par le comportement des responsables de la culture envers le Musée International du Bélier. Jamais autant que ces dernières années, l'espace médiatique a été aussi manifeste pour dénoncer le caractère injuste et arbitraire infligé aux initiateurs de ce projet. Ces derniers ont consacré plusieurs années d'efforts incessants afin de doter notre pays d'un établissement culturel et touristique de premier ordre et qui n'existe nulle part ailleurs. Grâce à la contribution active au-dessus du commun de plusieurs ambassades accréditées à Tunis, y compris celle de la France, grâce aussi aux appréciations positives qu'il a reçues et des marques d'estime dont il a bénéficié de personnalités éminentes tunisiennes et étrangères, cette institution a acquis une reconnaissance internationale dont l'importance n'a pas échappé aux observateurs. Malheureusement, les responsables de la culture à Tunis, par calcul ou par aveuglement, persistent à adopter une attitude qui a tous les caractères du dédain obstiné. A leurs yeux, le " Musée du bélier ", malgré tout, est décidément un projet qui n'est pas bon pour le pays. S'il en est ainsi et faute de siège permanent pour l'abriter, autant l'autoriser à tenter sa chance à l'étranger, parcours qui pourrait lui laisser entrevoir de belles perspectives, surtout en France où justement, un Français a présenté une thèse de doctorat d'Etat, à Paris intitulé " Le bélier en Tunisie ". Le choix est toutefois, ici, celui du moindre mal : entre condamner le musée à poursuivre son existence dans l'air vicié des garages dégageant une odeur d'humiliation, de traumatisme et de honte, on lui permettre de quitter le territoire et s'expatrier. Nous sommes prêts, avec courage et détermination, pour assister et épauler les initiateurs de ce projet pour s'installer en France ou ailleurs. Pour nous, l'indifférence et le désintérêt des responsables de la culture, est synonyme de sentence de mort. Qu'on le veuille ou pas, le bélier constitue une partie intégrante de notre patrimoine et de notre identité : il est présent à travers la quasi-totalité des cultures humaines et porteur de valeurs très profondes. Il véhicule en lui la capacité de constituer un " lieu " de rencontre entre différentes cultures. Cela n'est pas sans importance. Au moment où les orientations annoncées par notre Président de la République Zine El Abidine Ben Ali concernant la nécessité de diversifier notre produit culturel et surtout touristique, concernant aussi notre vocation au dialogue des cultures et à la rencontre entre les civilisations, nous formulons les plus grands espoirs de voir nos hommes politiques, mettre fin à ce drame moralement intolérable. Nous sollicitons, en toute amitié, la bienveillance de leur jugement et de leur compréhension. Foued Saidy