Le Temps-Agences- - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a refusé de se prononcer hier sur sa participation le 13 juillet à Paris au sommet constitutif de l'Union pour la Méditerranée (UPM), à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre français François Fillon. "Chaque chose en son temps", a dit laconiquement le chef de l'Etat algérien aux journalistes, à l'issue d'une audience de deux heures vingt minutes accordée à M. Fillon, entouré de la délégation française qui l'accompagne dans son séjour officiel en Algérie. Le chef du gouvernement français avait auparavant assuré qu'"il y a un climat de très grande franchise entre la France et l'Algérie". "J'ai été reçu avec beaucoup de chaleur", a-t-il dit à la presse à l'issue de l'entretien, "et avec en même temps une volonté de mettre en oeuvre tous les engagements qui ont été pris par le président français et le président Bouteflika lors de la visite d'Etat" de Nicolas Sarkozy à Alger en décembre 2007. "Un climat de confiance s'est instauré", avait insisté M. Fillon, tandis qu'on se montrait très confiant, côté français, sur la participation de l'Algérie à l'UPM. Pour Paris, l'adhésion de l'Algérie à l'UPM est un enjeu majeur de ce réchauffement. Le Premier ministre français s'était dit samedi après-midi confiant que l'Algérie, "pays-clé, (...) s'associera pleinement" à l'UPM. "C'est son intérêt, et c'est aussi celui de tous les pays riverains, en matière de protection civile, de lutte contre la pollution maritime, de développement de l'énergie solaire, de soutien aux PME (et) de construction de la paix et de la prospérité", avait-il plaidé. Par ailleurs, Paris et Alger ont signé samedi un accord sur le nucléaire civil, un autre sur la défense et une convention visant à faciliter les relations économiques franco-algériennes. L'accord-cadre signé prévoit la formation, la recherche en commun et ouvre la possibilité de construire, à terme, des centrales nucléaires en Algérie. L'accord militaire, également signé samedi, et qualifié d'"historique" par M. Fillon, est le fruit de cinq ans de négociations. Il ouvre la voie à de futures "coopérations industrielles dans le domaine de l'armement", a souligné le Premier ministre français.