Une rencontre avec les médias tunisiens a été organisée hier au siège du ministère des Finances en présence de MM.Mohamed Rachid Kéchiche, ministre des Finances et Rafaâ Dkhil, ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers. La rencontre a été marquée par un débat fructueux sur la réalité incontestable de l'envolée des prix internationaux du pétrole et des matières premières qui va de pair avec le dynamisme de l'économie internationale et la mobilisation de la demande nationale. Une conjoncture économique internationale qui pèse de tout son poids sur les équilibres budgétaires de l'Etat. Le baril de pétrole a frôlé la barre des 141 dollars et il risque de dépasser la barre des 150 dollars d'ici la fin de la saison estivale. La crise alimentaire et la flambée des prix des produits alimentaires ne font qu'alourdir la note et biaiser les prévisions de budget pour l'année 2008. L'ajustement des prix devient dès lors incontournable permettant de maintenir équilibré le budget de l'Etat sans pour autant léser le pouvoir d'achat du consommateur. Ceci dit et malgré la suite des ajustements des prix à la hausse des produits pétroliers, il était impossible au rythme des pics pétroliers récents de résorber la facture énergétique. Le dernier ajustement en liste n'a permis que la couverture de 13% de la facture énergétique au cours des six premiers mois de l'année 2008, le reliquat a été par ricochet arc-bouté par la Caisse de l'Etat. Par ailleurs et durant les trois dernières années(2004/2007), les ajustements des prix n'ont couvert que 30% de la charge énergétique. Les 70% restants ont été supportés par l'Etat. Actuellement, nous sommes devant le fait accompli : les prix internationaux montent en flèche et dépassent toutes les prévisions du budget 2008. Consommateurs et décideurs semblent être «au four et au moulin». Les prix nationaux ne peuvent en aucun cas échapper à la « fièvre » des cours pétroliers et la caisse de compensation est au bord de l'asphyxie. Ses besoins dépasseront de loin les 1000 millions de dinars cette année. Faut-il s'attendre dès lors à des ajustements et à une révision de la loi des Finances ou des prévisions budgétaires pour l'année 2008 ?.