* La Tunisie est encore épargnée de la grippe aviaire. Les spécialistes insistent que les cas enregistrés à l'hôpital militaire sont ceux de la grippe normale. Comme de coutume, les premiers cas de grippe sont enregistrés dans les régions du Sud reconnues comme étant la « couveuse » du virus. Depuis longtemps, c'est par ces zones, où il fait très froid, le soir, que la grippe nous arrive. Les deux virus H1 et H3 de type « A » font ravage presque dans toute la République. Mais c'est le virus H1 qui domine le plus. D'ailleurs les trois premiers cas de grippe enregistrés au début du mois de janvier à Gabès appartiennent à cette classe. Actuellement, les spécialistes parlent d'épidémie qui atteindra son plus haut niveau dans les dix prochains jours. Le Pr Amine Slim, virologiste au laboratoire de microbiologie à l'hôpital Charles Nicolle nous explique que « nous sommes en pleine épidémie. On se rapproche même du sommet vers le 15 du mois en cours ». Plusieurs citoyens dans les différentes régions de pays sont contaminés ce dernier temps du virus. Les spécialistes ont prélevé plusieurs cas à Gabès, à Sfax, à Sousse, à Jendouba, à l'Ariana et à la capitale. « Il y en a en fait partout. Toutefois, c'est surtout à Gabès et à Sfax qu'on enregistre le plus des cas de grippe », déclare le Pr Slim.
Propagation Les conditions climatiques favorisent la propagation du virus de la grippe qui passe par plusieurs phases. « Nous allons enregistrer le maximum des cas dans une dizaine de jours pour qu'il y ait une régression au début du mois de mars », toujours d'après la même source. Mais, ce n'est pas la fin. Car, le mois d'avril se caractérise par une réapparition de plusieurs cas de grippe. « Il y a en général des petits pics au mois d'avril et ce à cause du changement des saisons », a expliqué le Pr Slim. Ce n'est qu'au début du mois de mai que les citoyens puissent souffler un ouf de soulagement. Etant donné que le virus de la grippe est fragile, il ne résiste pas à la chaleur qui tend vers la hausse à partir du mois de mai. Mais entre temps il faut être prudent car le virus se transmet par la toux. Ceux qui souffrent d'une grippe atténuée doivent être prudents en se couvrant convenablement et en consommant les médicaments recommandés. Quels sont les facteurs qui favorisent la propagation du virus pendant l'hiver ? Comment se transmet-il ? Pour répondre à ces questions, le Pr Slim nous précise que « le froid et le vent favorisent la multiplication et la propagation du virus de la grippe. La température idéale pour le virus varie entre 10 et 15 degrés. Le vent amène quant à lui le virus plus loin et d'une zone à une autre ». Très souvent l'Europe est la source du virus de la grippe. Mais cette année nous avons enregistré des cas avant la France. Serait-il possible que les pèlerins Tunisiens sont les déclencheurs du virus cette année. « C'est possible mais pas certain », nous a répondu le virologiste. Et d'ajouter ; « Nous n'avons pas réalisé une enquête pour confirmer cette probabilité. C'est encore une hypothèse ».
Grippe aviaire Evoquant la maladie de la grippe aviaire qui a réapparu dans quelques pays du monde notamment l'Egypte, le Japon et probablement la Grande-Bretagne, le Pr Amine Slim a précisé que la Tunisie est encore épargnée de cette maladie. « Aucun cas de grippe aviaire n'a été enregistré en Tunisie », a-t-il expliqué. Et d'insister : « Les cas enregistrés à l'Hôpital Militaire sont ceux de grippe normale ».
Pour mieux mettre la lumière sur la question et les mesures prises par la Tunisie dans ce domaine nous avons contacté M. Malek Zrelli Directeur de la Santé Animale au ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques. Il a précisé que le programme national de surveillance et de veille mis en place depuis l'année dernière est toujours fonctionnel. Il a même été réactualisé de manière continue. « L'objectif est de pouvoir répondre aux problèmes en cas de déclenchement », explique-t-il. A cet effet, M. Zrelli a précisé que les spécialistes font le suivi continu des oiseaux migrateurs comme ils travaillent en étroite collaboration avec les éleveurs de volaille. « Des prélèvements des échantillons sont analysés de manière continue ». D'ailleurs, « les spécialistes surveillent pour le moment les étourneaux et les canards », d'après le Dr Zrelli. La direction réalise un bulletin périodique « Le point sur l'influenza aviaire » qui résume l'état des lieux de la grippe aviaire en Tunisie. Il est en son troisième numéro. D'après ce document, « 344 élevages, tirés au sort, seront soumis aux investigations prévues par le réseau de surveillance dans le secteur de l'élevage industriel durant la période octobre 2006-octobre 2007 » Le bulletin démontre également que « des échantillons seront pris tous les 6 mois afin de disposer de données épidémiologiques significatives en vue de la reconnaissance officielle par l'Office International des Epizootie (OIE) du statut indemne de la Tunisie. Ce n'est pas tout. Il y a aussi « surveillance clinique des élevages fermiers et des oiseaux migrateurs séjournant dans les zones humides avec prélèvement d'échantillons en cas de suspicion uniquement », toujours d'après la même source. Au total 1244 visites ont été effectuées dans le cadre du programme national de surveillance et de veille depuis le début du mois de septembre 2006 jusqu'à la fin novembre 2006 », selon la même source. « Les prélèvements effectués à partir d'oiseaux migrateurs ayant présenté une mortalité importante ont donné des résultats de laboratoire négatifs », d'après le Newsletter Le point sur l'influenza aviaire.