Le développement de la formation professionnelle, l'augmentation de son efficacité et l'amélioration de son image de marque dans l'opinion publique dépendent dans une large mesure du saut qualitatif qu'elle doit faire et de son positionnement dans la carte éducative du pays et dans la préparation des ressources humaines. Plusieurs acquis ont été réalisés durant la dernière décennie, dans les deux systèmes de formation et d'éducation. Le taux de scolarisation des enfants de 6 ans est de 99,1%. L'enseignement est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans. Le système de formation est géré conformément aux standards internationaux. L'approche par compétences est généralisée. Le partenariat avec les entreprises est très avancé. Le nombre de spécialités de formation dépasse les 160. Toutefois, des faiblesses sont apparues. Il faut en tenir compte pour réaliser une plus grande efficacité du système et adopter le nouveau. L'absence de complémentarité réelle entre l'éducation, la formation et l'enseignement supérieur est la plus grande faiblesse constatée dans le système actuel. Les horizons de la formation professionnelle sont limités. Le phénomène d'arrêt précoce des études n'a pas été éliminé. Dans plusieurs spécialités, l'adhésion des jeunes n'a pas encore absorbé toutes les capacités d'accueil des centres de formation.
Recherche de complémentarité Le nouveau système garanti la complémentarité entre la formation et l'éducation, permet d'exploiter au mieux les établissements, les équipements et les compétences et ambitionne de servir davantage l'économie. Les expériences à travers le monde ont montré que les pays qui ont accordé le plus d'importance à la formation professionnelle ont les taux de chômage les plus bas. C'est le cas de la Suisse, de la Norvège, de la Hollande, de l'Irlande et du Royaume - Uni. Assurer la liaison structurelle entre l'éducation et la formation doit se faire en créant des passerelles dans les deux sens entre les deux systèmes. Ainsi les élèves peuvent rejoindre la formation professionnelle à n'importe quelle étape de leur cursus. De même les apprenants peuvent à leur tour, être orientés vers l'enseignement général. Ainsi dès la huitième année de l'école de base, l'élève aura intégrer l'enseignement général ou à suivre des études à caractère technique tout en pouvant rejoindre l'enseignement général après évaluation. La filière de la formation professionnelle doit se composer de trois étapes. La première de durée de deux ans sera sanctionnée par le certificat d'aptitude professionnelle ( C.A.P). La seconde étape est subdivisée en deux voies parallèles. L'une aboutit au diplôme de technicien. Les titulaires du CAP et les élèves de la deuxième année secondaire peuvent la suivre. L'autre voie est sanctionnée par le baccalauréat professionnel. Cette dernière est ouverte aux élèves de la deuxième année secondaire et aux titulaires du CAP. La troisième étape, de durée de deux ans au moins, est sanctionnée par le diplôme de technicien supérieur. Elle est ouverte aux titulaires du baccalauréat professionnel.
Apprendre durant toute la vie Dans le nouveau système les apprenants des deux filières peuvent à tout moment bénéficier d'une réorientation à la lumière d'une évaluation de leurs acquis et aptitudes. Les titulaires du brevet de technicien professionnel (BTP) seront autorisés à passer le baccalauréat professionnel. Quant aux titulaires du baccalauréat professionnel, ils pourront, en fonction de leurs aptitudes, soit suivre le cursus les conduisant au diplôme de technicien supérieur, ou une filière de l'enseignement supérieur. Par ailleurs, ceux qui ont intégré le marché du travail, ont la possibilité de poursuivre leur apprentissage à travers la formation continue. Ce système, sur instruction du Chef de l'Etat, est soumis pour avis aux experts de la formation et de l'éducation. Actuellement en Tunisie, l'orientation de l'élève se fait après le cycle de base. La proposition avancée est qu'elle se fasse à partir de la huitième année. En France et en Turquie, l'orientation se fait à partir de la neuvième année. En Norvège, elle se fait dès la quatrième année. En Hollande, Suisse, Belgique et Allemagne, l'orientation se fait dès la sixième année. De toute façon, les pays qui ont intégré la formation plus tôt, ont le taux de chômage le plus bas des jeunes.