Nul ne doute que la nouvelle réforme de l'assurance-maladie est un acquis pour la majorité des assurés sociaux. Elle élargit la para-pluie de la couverture médicale et permet l'accès aux soins dans le secteur médical libéral. Ainsi, chaque affilié peut se faire soigner chez un médecin libéral à condition que ce dernier soit conventionné. L'affilié peut, soit payer directement le praticien et, ensuite, se faire rembourser. Il s'agit de la filière de remboursement. Ou, sa contribution se limite aux tickets modérateurs chez les médecins de famille, les pharmaciens, les laboratoires et les autres centres d'exploration. Il s'agit du parcours des soins coordonnés. Dans ces deux filières, il y a un plafond qui commence à 200 dinars pour chaque affilié et qui peut s'étendre jusqu'à 400 dinars en fonction du nombre des ayants-droits. Ce système a des mécanismes internes qui renforcent, et améliorent, certes, l'accès aux soins. Encore faut-il que les prestataires des services médicaux y adhèrent pleinement et se conforment aux normes de cette réforme. En effet, ce système ne peut tenir que si tous les intervenants sur la scène médicale, voire la majorité, y adhèrent pleinement et en défendent les principes. Auquel cas, l'affilié a un accès à une large panoplie de prestataires des services médicaux qui leur expliquent les différents moyens d'accès aux soins. Or, ce n'est désormais pas le cas. En effet, et sans revenir à la réticence des médecins spécialistes libéraux quant au conventionnement avec la CNAM qui a largement réduit le choix devant les affiliés, ce n'est pas normal que des médecins généralistes affiliés avec la CNAM refusent de se faire payer par le moyen des tickets modérateurs. De même, des pharmaciens refusent, eux aussi, une telle pratique. Certes, les services de la CNAM acceptent de faire le remboursement de ces affiliés. Mais, le problème se situe au niveau de la discipline dans ce projet. Si cette discipline est approximative, l'accès aux soins le sera aussi dans le secteur médical libéral. Sans oublier, bien-sûr, que les services de la CNAM sont appelés à terminer la distribution des cartes de soins aux affiliés sociaux pour qu'ils se sentent vraiment couverts et n'aient pas de mauvaises surprises.