Doit-on classer la seizième journée du championnat de Tunisie comme décisive dans l'échec de l'Espérance à garder son titre ? Comme celle qui aura porté un coup fatal au CAB ? Celle qui aura ébranlé profondément la confiance de Hammam-Sousse. Ou encore, la journée qui a annoncé le nouveau statut de l'USMonastir d'une façon claire et nette. Toutes ces suppositions peuvent tenir la route en tant que pressentiments mais pas irrémédiablement. Désormais, à sept points du Club Africain, l'Espérance semble loin du rêve de conserver son titre. Car,en plus de l'écart conséquent c'est le constat des moyens actuels des « Sang et Or » qui font le plus problème. L'USMonastir, par contre, se trouve subitement en plein débat pour une explication sérieuse au plus haut du classement. Quant au CAB, les six points qui l'handicapent vis-à-vis des possibles proies à rattraper, paraissent difficiles à remonter sinon impossible. Mais n'anticipons pas quand-même. Dix journées restent à jouer et d'autres contextes peuvent voir le jour. En attendant, cette seizième journée aura mis en branle bien des esprits. Son déroulement, tel un scénario prémédité, a tenu en haleine bien de spectateurs, téléspectateurs, auditeurs et public en général. Déjà samedi, à quatre cents kilomètres de distance, joueurs et supporters étoilés et clubistes se sont inquiétés, angoissés, délivrés au gré des événements qui se déroulaient à Zarzis et Hammam-Lif. Au Sud, le Club Africain a souffert le martyr en ne trouvant pas le chemin des filets. Pendant ce temps, l'Etoile gérait tranquillement un avantage d'un but. C'est à l'ultime seconde de la rencontre d'Hammam-Lif que le vent a tourné. Le CSHLif venait de remettre en selle le Club Africain encore une fois en panne d'efficacité. Nul partout en ce qui concerne le sommet, mais nul aussi pour le bas du tableau. A la Marsa on a joué, en ce samedi, à tous les jeux de mains, mais sans réussir avec les pieds ce que le football exige... Car là, plus qu'ailleurs, on n'avait quoi faire avec la technique. On voulait simplement trois points à n'importe quel prix. Et le prix a été salé, des cartons rouges et jaunes à profusion et enfin de compte un lamentable zéro à zéro et aucune issue pour échapper à la situation désastreuse au classement. Le CAB est toujours au désespoir et l'Etoile du Kram au sursis. Trois nuls pour un samedi. C'en était trop . L'Olympique de Béja en profite pour qu'avec un seul petit but, s'élève dans l'échelle et dépasse du coup, l'Avenir et Zarzis. Ce dernier a frôlé pourtant la victoire contre le Club Africain. L'Avenir n'a pu que réduire une victoire du CSSfaxien décidé à ne pas abandonner ses chances, même diminuées, de rester dans le coup pour la bataille du sommet. Eprouvant samedi. Que va nous réserver le dimanche ? Aux six buts des cinq rencontres du samedi, dimanche va répondre par huit pour seulement deux matches. Au stade de Radès, devant une poignée de spectateurs, le Stade va donner un récital en écrasant un El Gaouafel, apparemment épuisé physiquement et nerveusement par sa confrontation de jeudi. De son côté, l'Espérance, à El Menzah aussi clairsemé que Radès a joué une mi-temps qui a laissé une impression globalement satisfaisante. Mais vite, dès la reprise, les lacunes observées à Gafsa, trois jours avant, sont apparues. L'USMonastir a alors merveilleusement exploité l'aubaine. Elle a laissé l'Espérance occuper le terrain et lança une demie douzaine d'attaques qui rapportèrent trois buts. A bien regarder la façon de jouer de la défense de l'Espérance, le plus commun des observateurs aurait vu les trois buts venir. C'est dire combien il sera difficile pour cette équipe de surprendre quiconque ces temps-ci. Cette journée sera marquée par ce carton du Stade infligé à un Gaouafel qui n'y s'attendait pas. Le Stade qui a réussi lors de la première journée du championnat un cinglant 3 à 0 à l'Olympique de Béja, n'a plus réussi un aussi éclatant succès. Est-ce un prélude à un come-back depuis longtemps attendu ?