L'Institut National de la Statistique a publié avant-hier la mise à jour des indices des prix à la consommation familiale calculés au terme du premier semestre de l'année 2008. Bien qu'il y ait un écart de 3,2 points de pourcentage entre le niveau d'inflation réalisé au mois de juin 2007 et celui enregistré depuis le début de l'année 5,6%, soit moins de 0,1 et 0,2 point de pourcentage par rapport aux cinq premiers mois de l'année 2008. Le niveau d'inflation reste toutefois élevé interpellant davantage et davantage de vigilance. Ce sont les prix de l'alimentation et de l'habitation qui bousculent la balance et grever le budget familial.
L'inflation a été maintenue à 5,6% au terme du premier semestre 2008 contre 2,4% enregistrés une année auparavant. Il n'y a pas de secrets, cet écart élevé est dû au double coup pétrolier et alimentaire. La hausse des prix internationaux des matières premières et de l'énergie a été accompagnée par des ajustements des prix nationaux de certains produits de base, ce qui a relevé les indices des prix des biens alimentaires à 7,9% et ceux de l'habitation à 5,4%. L'économie nationale s'engouffre désormais dans une spirale inflationniste. Plus les prix internationaux grimpent, plus les tensions inflationnistes surgissent. Il faut dire que cette tendance haussière des prix à la consommation familiale n'est pas spécifique à la Tunisie, tous les pays qu'ils soient développés ou en développement subissent ce coup de massue et font de leur mieux pour atténuer les pressions inflationnistes surtout que de mauvais vents se lèvent. Et c'est là que nous aurons à vérifier la solidité de nos « édifices » L'autorité de contrôle de la monnaie poursuit sa politique monétaire répressive et tente de mettre en place les dispositifs d'injection et d'éjection nécessaires pour juguler l'inflation. La poursuite d'une politique-monétaire adéquate serait-elle la seule réponse à une inflation multiforme?. Est-ce qu'il y aurait un arbitrage à faire entre croissance et maîtrise de l'inflation ?. En tant que « perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix », l'inflation touche directement le consommateur final. De fait, les actions seront axées sur la préservation du pouvoir d'achat pour éviter une redistribution inégale des revenus (du bas vers le haut). Par ailleurs, une révision à la hausse du taux d'intérêt directeur ne serait pas à exclure dans la stratégie offensive de la Banque Centrale. Il va sans dire que la politique du taux d'intérêt agit inversement sur l'inflation et sur l'investissment. En relevant à la hausse le taux d'intérêt directeur, les prix à la consommation familiale baissent et ce au détriment des investissements et vice-versa. Faut-il alors sacrifier l'investissement pour contenir l'inflation ou faut-il tout simplement réanimer les salaires fixes tout en maintenant inchangés les prix à la consommation?.