Le Temps-Agences - La France se transforme aujourd'hui en carrefour diplomatique à l'occasion du sommet lançant "l'Union pour la Méditerranée", avec la participation de plus de 40 dirigeants. Ce sommet, entouré d'un dispositif de sécurité exceptionnel, va réunir dans l'après-midi une quarantaine de pays autour du nouveau partenariat euro-méditerranéen, un projet phare de M. Sarkozy. Il donnera naissance à une Union d'au moins 43 membres regroupant quelque 765 millions de personnes: les 27 de l'UE, dix pays du sud -Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie et Turquie- et l'Autorité palestinienne, ainsi que l'Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco. Pour M. Sarkozy, qui estime que "l'avenir de l'Europe est au Sud", ce partenariat doit permettre de gagner le combat contre le "terrorisme, l'intégrisme, le fondamentalisme". Les responsables français expliquent que l'UPM permettra de faire travailler ensemble Européens, pays arabes et Israël autour de projets concrets de coopération comme la dépollution, l'énergie solaire ou la sécurité civile. En revanche, la "partie politique" de la déclaration de l'UPM qui sera adoptée aujourd'hui devrait être "la moins politique possible", notamment sur le processus de paix au Proche Orient, a reconnu un diplomate. La naissance de l'UPM a été laborieuse et de nombreux doutes persistent sur son avenir. La chancelière allemande Angela Merkel a refusé tout net le projet initial du président français, limité aux seuls pays du pourtour méditerranéen. Elle a obtenu que l'UPM intègre les 27 de l'UE et se place dans la continuité du "processus de Barcelone" enclenché en 1995. Même si elle y participe, la Turquie s'inquiète quant à elle d'un projet pouvant apparaître comme un moyen de contourner son adhésion à l'UE, que refuse M. Sarkozy.