Le médicament vétérinaire n'est pas un produit de consommation ordinaire. Sa prescription, sa délivrance et son usage sont encadrés par les dispositions légales et réglementaires relatives aux produits pharmaceutiques en Tunisie. Des irrégularités ont été constatées quant à la délivrance et à la commercialisation de ces produits comme nous l'explique le vétérinaire Mohamed Néjib Bouslama vice-président du syndicat national des vétérinaires libres praticiens de Tunisie.
Le Temps : Tout d'abord comment se fait la distribution et la délivrance du médicament vétérinaire ? Mohamed Néjib Bouslama : Nous constatons de plus en plus que le vétérinaire praticien ne peut avoir son médicament aisément dans les officines. D'où des difficultés d'exercice et beaucoup de perte de temps. La délivrance des produits vétérinaires dans les ordonnances se fait souvent sans ordonnance. L'utilisation de ces médicaments se fait d'une manière irrationnelle. Le marché est inondé de plusieurs produits vétérinaires non contrôlés. La majorité, sont des produits inconnus et de mauvaise qualité. Ce qui influe sur les circuits de distribution et les marchés d'exportation des denrées animales. Cela pourra causer une concurrence déloyale et des mauvaises répercussions sur l'activité
Le médicament vétérinaire est-il disponible sur le marché tunisien ? Je pense qu'il y a une lenteur excessive dans l'étude des dossiers d'enregistrement des médicaments à la direction de pharmacie et des médicaments. La gamme des médicaments est très réduite. Ce qui limite les champs d'action du vétérinaire. Ceci sans oublier d'évoquer le marché parallèle où plusieurs produits se vendent dans nos souks à des prix bradés
Qu'est ce vous suggérez pour la bonne commercialisation des produits vétérinaires ? Je pense que seul le praticien pourra utiliser les médicaments vétérinaires et ceci en vue de protéger la santé de l'animal et la sécurité du consommateur. L'approvisionnement devra se faire à partir des grossistes répartis sur tout le territoire du pays. La mise à niveau des circuits de distribution des produits vétérinaires doit être développée et consolidée pour freiner les marchés parallèles et là nous devrons contrôler la commercialisation des antibiotiques et médicaments à délai d'attente non nul. Le contrôle des médicaments et notamment les vaccins doit être poursuivi. Revaloriser le rôle du vétérinaire qui a un rôle déterminant dans les essais cliniques, la pharmacovigilance, la prescription, la délivrance et les performances technico-économiques.