Le Temps-Agences - La Syrie a réaffirmé hier sa détermination à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec le Liban en établissant des liens diplomatiques et en délimitant ses frontières, à l'occasion d'une visite à Beyrouth de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem. "Nous sommes déterminés à ouvrir une ambassade au Liban", a affirmé M. Mouallem lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président libanais Michel Sleimane, qu'il a invité à Damas "au plus vite". La visite de M. Mouallem intervient une semaine après l'annonce à Paris de la prochaine ouverture croisée de représentations de Syrie et du Liban, après des entretiens du président français Nicolas Sarkozy avec le chef de l'Etat syrien Bachar al-Assad et Michel Sleimane. "Les relations aujourd'hui sont basées sur (le principe de) l'égalité. Il y a (au Liban) un président de consensus entretenant de solides relations avec le président Assad, relations que l'on peut exploiter pour régler beaucoup des problèmes de la période récente", a estimé M. Mouallem. Damas et Beyrouth n'ont jamais noué de relations diplomatiques depuis la proclamation de leur indépendance, il y a plus de 60 ans, à la fin du mandat français. Le ministre a également indiqué que son pays ne voyait pas d'inconvénient à délimiter la frontière avec le Liban, objet de litiges entre les deux pays. Damas "continue à affirmer que les fermes de Chebaa sont libanaises", en référence à un contentieux territorial avec Israël qui occupe ce secteur situé au sud-est du Liban. "Le déploiement de forces de l'ONU (à Chebaa) ne signifie pas que l'armée israélienne s'en est retirée", a estimé M. Mouallem. Beyrouth, soutenu par Damas, revendique sa souveraineté sur ce territoire de 25 km2 considéré par Israël comme faisant partie du Golan syrien annexé. Le ministre syrien a par ailleurs affirmé "comprendre" que des proches de Libanais disparus en Syrie aient manifesté pendant sa visite à Beyrouth, indiquant que le comité chargé d'établir le sort de ces personnes - 650 selon des ONG libanaises - avait avancé dans ses travaux. L'un des piliers de la majorité antisyrienne, le druze Walid Joumblatt, a dit espérer que les propos de M. Mouallem "ne restent pas des promesses en l'air".