Le Temps-agences - Le magistrat instructeur serbe Milan Dilparic a bouclé hier l'interrogatoire de l'homme sous le coup de onze chefs d'accusation. Il avait échappé aux autorités en usant d'une fausse identité, se laissant pousser une longue barbe blanche, pratiquant la "médecine douce" et travaillé pendant toutes ces années dans une clinique, selon les autorités. Cet interrogatoire constituait la première étape d'une procédure destinée à remettre l'ex-responsable politique des Serbes de Bosnie au Tribunal pénal international des Nations unies pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye (Pays-Bas). L'avocat de Karadzic, Me Sveta Vujacic, a annoncé qu'il ferait appel de l'extradition vers le TPIY. Il dispose pour cela de trois jours. D'après le procureur serbe Vladimir Vukcevic, le juge a ordonné le transfert de Karadzic vers le tribunal de La Haye. Agé de 63 ans, le visage dissimulé derrière des lunettes et sous une longue barbe blanche, selon une photo présentée hier par les autorités de Belgrade, Karadzic s'était rendu méconnaissable. "Sa fausse identité était très convaincante", a affirmé M. Vukcevic, "même ses propriétaires ignoraient son identité". Le TPIY l'accuse de génocide, crimes contre l'humanité, violations des lois ou coutumes de la guerre et d'infractions graves aux conventions de Genève de 1949. Avec le général Ratko Mladic -toujours en fuite-, l'ancien président de la Republika Srpska est accusé d'avoir orchestré le siège de Sarajevo, l'épuration ethnique des musulmans et croates et notamment le massacre de quelque 8.000 musulmans à Srebrenica en 1995.