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Quels repères pour les jeunes générations ?
Famille et éducation des enfants
Publié dans Le Temps le 29 - 07 - 2008

Les parents sont-ils encore un bon repère pour leurs enfants ? Donnent-ils toujours le bon exemple à leur progéniture ? Les enfants d'aujourd'hui imitent-ils en tout leurs géniteurs ou bien ont-ils d'autres sources d'identification et d'autres modèles à suivre ?
De tout temps et dans toutes les sociétés du monde, les enfants sont considérés comme un don providentiel destiné aux parents pour faire leur joie et leur bonheur et préserver la continuité de la race humaine. De leur côté, les parents sont tenus pour être une bonne référence pour leurs enfants qui leur servira de guide tout au long de leur vie. C'est en imitant les parents que l'enfant apprend à s'épanouir et à se construire. C'est au sein de la famille, première école, qu'il reçoit les premiers préceptes de la morale à travers le comportement de ses parents et de ses aînés, lesquels préceptes sont vite intériorisés et lui serviront comme les premières règles d'une socialisation future, lors de son intégration à la vie en communauté (l'école et la société). Pourtant, de nos jours, l'enfant peut avoir, en dehors de la famille, différentes références.

Les parents sont sans doute la source principale de toutes les valeurs morales et humaines que l'enfant apprend dès sa naissance et jusqu'à l'âge de l'école. C'est en effet dans cette période que Freud désigne par « le postulat des cinq premières années » que la personnalité de l'enfant commence à se construire en s'imprégnant de tout ce qui provient de ses parents ; et tout ce qu'il perçoit par l'œil ou par l'oreille restera gravé dans sa mémoire jusqu'au jour où il se manifestera sous forme d'actes ou de paroles. Des études sociologiques ont pu montrer que plusieurs cas de violence perpétrés au sein de l'école proviennent d'élèves issus de familles qui usent de la violence (verbale ou physique) pour régler leurs affaires. Un enfant ne naît pas méchant, ni menteur, ni timide, ni peureux, ni agressif... C'est le milieu familial qui fait de lui porteur de tel ou tel caractère. Pour qu'un individu soit bon, serviable, honnête, tolérant, courageux..., il faut bien qu'il ait déjà vu toutes ces bonnes qualités chez ses parents, dans son milieu familial.

Introduction de nouveaux facteurs
Vous me direz peut-être qu'il s'agit là d'une vision classique de l'éducation dépassée par les événements et que de nos jours les enfants échappent de plus en plus au joug familial et que d'autres nouveaux facteurs sont entrés en jeu depuis l'avènement de la télévision et d'autres moyens de communication qui ont déteint énormément sur le comportement de nos enfants. J'en conviens ! Mais toujours est-il que les fondements de toute éducation sont édifiés au sein de la famille. Il y a bien sûr l'école qui complète l'éducation de la famille, mais n'est jamais en mesure de remplacer les parents dans leur tâche éducative. La rue et la vie en société sont également des facteurs qui pourraient influer, positivement ou négativement, sur la formation de la personnalité de l'enfant. Aujourd'hui, les nouvelles technologies de la communication ont également un impact direct sur le comportement de l'enfant de par son contact permanent avec la télévision et l'ordinateur
Certains pensent, à juste titre, qu'aujourd'hui l'éducation de l'enfant n'est pas l'apanage des seuls parents mais la formation morale, sociale, culturelle et intellectuelle de l'enfant est tributaire d'autres nouveaux moyens qui, en principe, doivent être le complément de la famille et non son substitut. En effet, l'école ne peut rien faire pour un élève impoli, turbulent ou agressif ; car ces caractères sont acquis au sein de la famille et il s'y est tellement habitué qu'il lui est difficile de s'en débarrasser ! L'école peut cependant apprendre la discipline, procurer le savoir et le savoir-faire et assurer la formation nécessaire à l'élève pour le préparer à la vie professionnelle. La prise en charge de l'enfant par l'école ne signifie jamais la démission totale des parents, comme certains le pensent ; au contraire, un minimum d'encadrement est exigé pour compléter le rôle de l'école. De même l'Internet, devenu un outil incontournable d'apprentissage et de formation, peut nuire à la personnalité de l'enfant s'il n'est pas utilisé à bon escient. Là encore, la famille pourrait jouer son rôle en contrôlant son enfant pour le prémunir contre d'éventuelles déviations dues aux multiples contenus diffusés sur la toile qui peuvent transmettre des valeurs tout à fait différentes inculquées par la famille. Donc, l'intervention de la famille dans tous les cas est nécessaire et les parents doivent être omniprésents à chaque étape de la vie de l'enfant... En définitive, l'école, la société et les nouvelles technologies ne peuvent prétendre remplacer la famille pour élever et éduquer les enfants ; ils peuvent cependant les instruire, les informer et les former en vue d'une intégration à la vie active.

Imitation des personnages
Il est vrai qu'à partir d'un certain âge, les parents ne constituent plus la seule référence de l'enfant qui se tourne de plus en plus vers d'autres modèles auxquels il s'identifie : un acteur préféré, un chanteur favori, un professeur, un footballeur... Il en résulte qu'une imitation servile de ces personnages s'empare parfois de l'enfant jusqu'à l'idolâtrie. Ces nouvelles références ne sont pas forcément de mauvais exemples pour l'enfant, ils peuvent être une source d'enrichissement de sa personnalité puisqu'ils représentent pour lui l'archétype de la réussite, du bonheur et de la célébrité, choses auxquelles aspirent tous les enfants. Cependant, il y a toujours cette résurrection de certains traits communs avec les parents qui se manifeste spontanément ou par atavisme et qui fait que le modèle parental demeure toujours le plus influent quel que soit le pouvoir exercé par d'autres modèles. Et là aussi, les parents doivent se montrer tolérants avec leur progéniture car ils ne peuvent prétendre donner le bon exemple en tous points et en permanence, car tout est relatif, surtout dans ce monde en perpétuel changement et où même la cellule familiale est mise à rude épreuve. N'empêche qu'elle reste encore le parangon des principales valeurs morales et le havre privilégié de tous les enfants en quête d'amour et de protection.
Hechmi Khalladi

*Témoignages :
Zouheir H., 54 ans, prof d'éducation religieuse :
« Les rapports parents/enfants changent avec le temps »
« Ce n'est pas toujours évident, les rapports parents/enfants changent avec le temps. Actuellement, nos enfants passent beaucoup plus de temps dans la rue avec leurs copains qu'à la maison avec les parents. C'est à peine qu'ils échangent quelques paroles de temps en temps. Un « bonjour » le matin, un « bonne nuit » le soir ! En l'absence de communication, les enfants n'arrivent pas à comprendre l'importance des parents dans leur vie. Ce n'est que dans les moments difficiles qu'ils se tournent vers leurs parents ! »

Fethi J. 52 ans, prof de philo :
« Les parents sont rarement consultés par leurs enfants »
« Pour donner l'exemple à leurs enfants, cela suppose un contact permanent avec eux. Or, aujourd'hui, les parents sont rarement consultés par leurs enfants sur les sujets personnels et leurs relations sont devenues matérialistes par excellence : en effet, les parents ne sont bons qu'à satisfaire les besoins matériels des enfants ; quant aux valeurs morales ; ils n'ont plus le temps d'en parler avec leurs enfants ! En l'absence de dialogue, quel exemple peuvent-ils donner à leurs enfants ? »

Yassine C., 53 ans, prof d'éducation religieuse :
« Tout dépend de l'éducation »
« Tout dépend de l'éducation reçue par l'enfant dès sa prime enfance. C'est à partir de ce moment que l'enfant enregistre tout ce qui provient de ses parents, actes et paroles. Et ainsi, peu à peu, les caractères parentaux s'enracinent dans son esprit si profondément qu'il ne pourra plus s'en débarrasser ! Les bonnes vertus qu'il a apprises de ses parents le protègeront toute sa vie de toute dépravation ! »

Mohamed, enseignant retraité :
« Effritement du tissu familial »
« Nous assistons actuellement à un effritement du tissu familial. La famille n'est plus prise dans son cadre restreint (le père, la mère et les enfants) ; la rue, l'école, l'Internet et la société en général sont les nouvelles sources dans lesquelles nos enfants vont s'abreuver ! Les parents sont en effet relégués au second plan ! Les enfants ont d'autres modèles à suivre, leurs idéaux sont en dehors du cadre familial ! D'ailleurs, l'adage qui dit « tel père, tel fils » ne fait plus la règle aujourd'hui ! »


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