La vieille fille de quarante-huit ans était extrêmement contente d'avoir enfin rencontré l'homme de sa vie. Certes, il était âgé de cinquante-huit ans, divorcé et père de six enfants. Mais, l'essentiel pour elle, c'était de rompre avec sa solitude et vivre en couple avec quelqu'un. Elle avait marre de se retrouver la nuit toute seule. Et s'il était vrai qu'elle était sûre de ne plus pouvoir procréer, au moins, elle n'allait pas passer son 3ème âge en solitaire. Donc, cette rencontre avec quelqu'un qui était originaire du Cap-Bon, comme elle, lui a fait du bien et elle s'était pressée à conclure les formalités administratives du mariage. Au bout de deux mois, le couple s'était déjà installé dans la demeure de la vieille fille. Le premier mois s'était passé sans dégâts. Le mari n'était pas dépensier. Mais, au moins, il était galant et l'épouse appréciait énormément ses petits gestes fins auxquels elle n'a jamais goûté. A partir du 2ème mois, le ton du mari a changé vers le durcissement. Ses pratiques n'étaient plus aussi galantes. Par ailleurs, ses exigences financières devenaient courantes et elles étaient toujours expéditives. C'étaient la plupart du temps des créanciers. Et, si l'épouse avait payé au départ pour sauver son couple de la faillite, elle ne pouvait plus continuer faute de moyens. Ce n'était qu'une petite fonctionnaire aux moyens limités. Ses économies ont servi à acheter le logement où elle habitait avec son mari. D'ailleurs, ce dernier a fini par demander à son épouse de vendre ce logement pour réaliser une affaire commerciale juteuse. Pour lui montrer sa bonne volonté, il lui a dit de mettre le commerce à son nom. L'épouse a accepté et le mari a chargé l'aîné de ses fils de la gestion de cette affaire. Entre-temps, l'épouse a commencé à mieux connaître l'environnement de son mari et les raisons de ses échecs continus. C'était un gigolo épris des vieilles filles auprès desquelles il soutirait de l'argent de connivence avec son aîné. L'épouse était abattue et a décidé de reprendre le contrôle du commerce. Mais, c'était trop tard. L'affaire était, déjà, au bord de la faillite. L'épouse était abattue. Les économies de sa vie se sont évaporées. Sa maison a été perdue à jamais. Elle a alors décidé de se venger de celui qui a été la cause de ce désastre. Elle a décidé de lui mettre du poison dans le " osben " qu'il aimait tellement. Elle en a mis tellement que l'effet était immédiat. Le mari se tordait de douleurs et s'était évanoui au bout de quelques minutes. L'épouse l'a ,certes, emmené à l'hôpital. Mais, elle s'était adressée illico presto à la police pour avouer son forfait. Le mari a rendu l'âme à l'hôpital et l'épouse a été arrêtée. Elle comparaîtra bientôt devant la justice.