Le Temps-Agences - Le général Mohamed ould Abdel Aziz, chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir mercredi en Mauritanie, n'exclut pas de se présenter à la présidence de la République lors du retour à un régime civil, qu'il a promis au plus tôt. "Ce n'est pas impossible", a répondu à Reuters sur ce point l'ancien chef de la garde présidentielle, qui a renversé le premier président librement élu du pays, Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, au pouvoir depuis 15 mois. Abdel Aziz, dont le coup d'Etat a été unanimement condamné par la communauté internationale, a par ailleurs affiché sa volonté de fermeté vis-à-vis de la mouvance islamiste proche d'Al Qaïda, responsable de la mort de quatre touristes français et de plusieurs militaires mauritaniens en décembre dernier. Reprochant au président renversé d'avoir remis en liberté des islamistes emprisonnés, Abdel Aziz a rappelé que le pays avait obtenu des résultats positifs dans le passé face aux islamistes. "Chaque fois qu'on les trouve, on va les arrêter et on va les présenter à la justice", promet-il. Le président Maaouya ould sid'Ahmed Taya, qui avait été renversé en 2005 par l'armée avant qu'elle ne remette le pouvoir aux civils en 2007, avait souvent été accusé d'user du prétexte de la lutte contre le terrorisme pour museler l'opposition islamiste. Revêtu de son uniforme militaire, le nouveau leader mauritanien est apparu mal à l'aise et fébrile durant l'interview qu'il a accordée à Reuters dimanche soir au palais présidentiel de Nouakchott. Il a même contesté avoir conduit un coup d'Etat militaire, affirmant son "Haut Conseil d'Etat" composé d'officiers avait pris le pouvoir pour se substituer à un président défaillant. Il a annoncé que les militaires nommeraient un gouvernement transitoire pour diriger le pays jusqu'à de nouvelles élections. En dépit de son rôle dans les coups d'Etat de 2005 contre Taya et de la semaine dernière contre Abdallahi, Abdel Aziz assure que le prochain président élu ne devra pas son pouvoir à l'armée. "Les militaires n'interviendront pas", a-t-il assuré. Le chef de la junte militaire a par ailleurs avoué n'avoir aucun plan précis pour améliorer la situation économique du pays, qu'il a qualifiée lui-même de catastrophique. "Plus on avancera, plus on aura une vision claire", a-t-il seulement concédé