Monsieur, C'est un sentiment accru à la fois de profonde consternation et d'amertume incommensurable, qui m'exhorte à solliciter votre sens de discernement et de suivi professionnel, pour vous faire part d'une situation dramatique aux conséquences désastreuses sur toute ma famille, survenue dans l'une de nos " soi-disant " institutions hospitalières les plus confirmées, ou une cascade de défaillances et manquements logistiques et humains a eu pour effet de provoquer le décès de mon père. Tout d'abord, je tiens à confirmer que notre foi en Dieu, ma famille et moi, est indéfectible et Sa volonté est au-dessus de toutes les capacités humaines. Toutefois, notre noble foi musulmane met en exergue le sens de scrupule et les valeurs morales et déontologiques dans notre conduite vitale, et ne tolère guère, par voie de conséquence, toute sorte de laxisme ou de passivité morale et professionnelle. En effet, la nuit du 25 au 26 juillet 2008, mon père a été victime d'une grave attaque cardiaque vers 1h30 du matin, un fait qui nous a contraints à solliciter une ambulance appartenant à une clinique à Sousse : et c'est à cet instant-ci qu'a commencé la série noire des défaillances logiques et humaines, c'est ainsi que la standardiste de la clinique n'a pas hésité à nous avouer qu'elle ne savait pas s'il y avait un chauffeur ou non. Cette fameuse ambulance est arrivée à notre domicile qui se situe à 3 minutes de la clinique avec 30 mn de retard !! avec tout le désarroi qui s'en est suivi provoqué par l'état de mon père et accentué par cette attente fatidique de l'ambulance. Malheureusement on s'est rendu compte que dans cette fameuse ambulance, il n'y avait pas d'équipements de secours ou de soins d'urgence, hormis une anodine civière ; et que l'agent qui accompagnait l'ambulancier n'avait aucune connaissance en la matière. A l'arrivée à la clinique, la série continue en se trouvant confrontés à une indifférence manifeste émanant du médecin de garde qui nous a ordonnés d'attendre le temps de consulter un autre patient qui n'était pas en situation grave ; laissant ainsi mon père se déchirer de douleurs atroces. C'est après quoi qu'un infirmier a décidé de l'emmener à la salle de réanimation. A partir de là, c'est le mutisme total puisque personne n'est venu nous rassurer sur l'état de santé de mon père et ce malgré nos demandes incessantes. Entre-temps, le comble de cette situation chaotique, c'est que j'avais essayé à maintes reprises de joindre 7 médecins, allant jusqu'à leur envoyer des messages, que je garde toujours, mais sans réponse aucune ; ne voulant certainement pas être dérangés dans leur " paisible sommeil " bafouant ainsi toute sorte de déontologie professionnelle et humanitaire ayant trait à cette noble profession qu'est la médecine. En outre, son médecin traitant et qui, en emboîtant le pas à ses collègues (connivence oblige !), n'a pas répondu à nos appels, a pris la peine, après un temps considérable, d'appeler le médecin de garde pour lui demander d'administrer à mon père quelques médicaments ; il n'a eu la gentillesse !! de se rendre à la clinique qu'après la deuxième attaque de mon père et qui s'est avérée fatale, et la boucle a été bouclée par une facturation fortement abusive pour 4h passées à la salle de réa ; et pour ainsi récompenser cette débauche de compétences humaines et performances logistiques ci-dessus citées. Toute cette cascade de défaillances survient malheureusement dans un contexte où nos institutions hospitalières jouissent d'une crédibilité confirmée qui se trouve ternie par cette situation désastreuse survenue pour mon père dans la clinique. De plus, son excellence le Président de la République n'a cessé de confirmer dans toutes ses interventions que l'homme est le centre de toutes les actions et que sa santé est un vecteur prépondérant dans le dispositif de la société et que les gens qui ont servi scrupuleusement la Tunisie à l'instar de mon père ont droit à tous les égards. Monsieur le ministre, en ayant confiance totale en votre intérêt accru accordé à l'intégrité et la qualité de ce domaine noble qu'est la médecine ; et en ayant la certitude quant à l'ouverture de votre part d'une enquête judicieuse à ce sujet, veuillez agréer monsieur le ministre mes sentiments de considérations les meilleurs.