Le Temps-Agences - Le gouvernement libanais formé en juillet a obtenu hier la confiance de la Chambre des députés lors d'un vote validant une déclaration politique qui reconnaît au Hezbollah le droit de recourir à tous les moyens pour libérer le territoire occupé par Israël. Cent des 128 membres du parlement ont apporté leur soutien au gouvernement d'union, formé par la coalition majoritaire soutenue par les Etats-Unis et l'opposition emmenée par le mouvement chiite, qui dispose d'un droit de veto aux termes de l'accord. Les principaux partis politiques sont représentés au parlement et ce vote était considéré comme une formalité. "Nous acceptons ce gouvernement parce que c'est nécessaire et bien qu'il ne soit rien d'autre qu'un gouvernement d'adversaires", a dit Boutros Harb, membre de la majorité. Le gouvernement devrait rester en place jusqu'aux élections législatives qu'il est chargé d'organiser en 2009. "Nous voulons que les élections aient lieu et nous allons oeuvrer pour qu'elles se déroulent dans le calme", a dit le Premier ministre Fouad Siniora devant les députés.
Les armes du Hezbollah La déclaration politique avait été adoptée par l'opposition et la majorité le 1er août dernier après avoir été retardée en raison d'un différend sur le rôle politique du Hezbollah. Elle réaffirme l'engagement du Liban à respecter la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu qui a mis fin, lors de l'été 2006, à 33 jours de guerre entre le Hezbollah et Israël. Elle reconnaît en outre le droit du Liban, de son gouvernement, de son peuple et de la résistance à recourir à tous les moyens possibles pour rétablir la souveraineté libanaise sur les fermes de Chebaa et une partie du village voisin de Ghajjar occupés par Israël. Seules quelques protestations se sont fait jour lors du vote de la Chambre, auquel ont pris part 107 députés. Cinq d'entre eux se sont abstenus, dont la représentante de la majorité Solange Gemayel, qui s'était opposée aux termes employés dans la déclaration à propos des armes du Hezbollah. L'arsenal du mouvement chiite fera l'objet d'un débat dans le cadre d'une consultation nationale sur la "stratégie de défense nationale" que doit conduire le président libanais Michel Souleïmane en vertu de l'accord de gouvernement. L'ancien président du parlement Hussein Al Husseini a pour sa part renoncé à son mandat de député, jugeant lors d'un discours que la déclaration politique manquait de vision.