Il est des élèves et des étudiants qui sont perpétuellement tributaires des subventions parentales. Ils sont généralement, issus de familles aisées et profitent convenablement de leurs vacances (Plage - Bronzage - Voyages...). Cependant, il existe une deuxième frange qui profite des vacances scolaires afin de faire des économies. Mondher, étudiant en génie civil : "Les moments heureux après une année d'efforts loin de ma famille et de ma ville natale ; je ne les retrouve que lors des vacances", disait-il. D'autres profitent des vacances pour aider leurs parents en quête d'un travail qu'ils dénichent dans les chantiers de construction. Saïd, étudiant en droit, disait à ce propos : "Il faut aller chercher l'argent où il se trouve... Et c'est dans l'un de ces chantiers que j'ai trouvé un travail durant les trois mois d'été. Les étudiants, ils sont de plus en plus nombreux à venir à Sousse pour travailler et à la fois profiter de la mer, joignant ainsi l'utile à l'agréable".
Vendre les pastèques... c'est rentable Fathi, futur ingénieur agronome a, quant à lui, choisi de vendre les pastèques et les melons. En commun accord avec son voisin, propriétaire d'une camionnette, ils se rendaient tantôt à Hadjeb Layoune tantôt à Skhira (Sfax) ou Lakhmas (Siliana) pour acheter les pastèques et les melons qu'ils écoulèrent en sillonnant les quartiers de la ville de Kairouan. "Nous gagnons soixante-dix dinars par voyage, soit trente-cinq dinars pour chacun. Et puisque le repos est banni de notre vocabulaire ; et une fois la saison des pastèques achevée, c'est au tour des figues de barbarie, puis des grenades, puis des piments rouges de prendre la relève... Vous voyez... on ne chôme pas en été. Personnellement, j'arrive à économiser deux mille dinars à la fin des vacances ; une somme suffisante pour payer le loyer, le trousseau... et les études..." rétorque-t-il fièrement. Houda, future keinésithérapeute, pleine d'espoir, rencontrée dans un champ entrain de cueillir les tomates disait de son côté. "Il me faudra aller travailler, sinon je n'aurai ni pour acheter des vêtements et des fournitures scolaires, ni pour acheter les médicaments pour ma mère souffrante... la vie est ainsi faite... ou on nait roi ou navet ! ! ! !".
Apprentissage de la débrouillade Il n'y a pas seulement les étudiants qui travaillent durant les vacances d'été. Les élèves du secondaire suivent le pas de leurs aînés pour économiser un peu d'argent. Noura, seize ans a choisi le métier de bonne chez une famille aisée. "C'est l'épicier du quartier qui a parlé à ma mère de ce job qui n'a malheureusement duré que quatre semaines.. Pour un salaire de 200 dinars... de quoi acheter les vêtements et les fournitures scolaires... J'espère parvenir un jour à satisfaire l'ambition de ma mère. Elle me voudrait avocate", estime-t-elle. Aux abords de la ville ; Samia, dix-sept printemps, élève en 6ème année secondaire, a choisi d'aider sa mère dans la préparation et la vente de Tabouna", un pain traditionnel qui fait vivre beaucoup de famille et qui attire un bon nombre de consommateurs. "En cette période caniculaire ; le travail devient de plus en plus difficile, étant toujours exposée à la chaleur... Mais que faire pour garantir une rentrée scolaire sans problèmes ?" se demande-t-elle. Mohamed, en septième année de l'enseignement de base, n'a pas encore dépassé les quatorze ans. Mais il a vite appris les ficelles du commerce. C'est un commerçant inné, comme sa mère, épicière, dans un quartier populaire : "Je profite des vacances pour vendre des jouets aux enfants et des bouteilles d'eau minérale fraîche devant l'hôpital Ibn El Jazzar de Kairouan... parvenant à gagner quatre, cinq dinars par jour, notamment quand le thermomètre frôle les 43° à l'ombre" ; assure-t-il.
Apprendre un autre métier Cette petite enquête menée auprès des étudiants et dès élèves résidant dans la ville de Kairouan et dans ses environs démontre qu'un bon nombre de cette population valorise leurs vacances d'été. Ils en profitent pour apprendre de nouveaux métiers et également pour enrichir leurs expériences. Ce n'est donc pas une raison pour les autres étudiants et élèves de baisser les bras, et de s'enfermer dans la solitude parce qu'ils n'ont pas pu trouver d'embauche dans les administrations... en tant que saisonniers... dans un bureau climatisé.