Onze morts ; 31 blessés * Appel du fondateur du GSPC algérien à déposer les armes Le Temps-Agences - Un double attentat à la bombe d'hier a tué onze civils et fait 31 blessés, dont quatre militaires, à Bouira à 150 km à l'est d'Alger, rapporte l'agence officielle de presse APS citant le ministère algérien de l'Intérieur. La veille, 43 personnes avaient été tuées et 45 autres blessées dans un attentat contre l'école de gendarmerie des Issers, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de la capitale algérienne. L'attentat de mardi est l'un des plus meurtriers commis sur le territoire algérien depuis des années alors que l'Algérie émerge d'une décennie de violences. Le double attentat de Bouira n'a pas été revendiqué, mais il fait suite à une série d'attentats orchestrés par Al Qaïda au Maghreb islamique, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui a fait allégeance à la nébuleuse islamiste. La première bombe a visé un complexe militaire à 6h00 (5h00 GMT); la seconde a explosé un quart d'heure plus tard devant un hôtel de la ville, au passage d'un bus qui transportait des ouvriers sur le chantier d'un barrage. La plupart des morts se trouvaient à bord du car. APS précise que plusieurs véhicules ont été endommagés et fait état d'importants dégâts matériels. Selon la radio algérienne, la première bombe visait le commandant local de l'armée algérienne qui se trouvait dans le complexe militaire, la seconde des expatriés canadiens travaillant à un projet hydraulique dans la région. L'agence APS ne précise pas la nationalité des ouvriers qui se trouvaient dans le car et la radio ne dit pas non plus clairement si des Canadiens figurent parmi les victimes. Des podeurs de bombes formés en Irak ? Selon David Hartwell, un expert de Janes Country Risk, les Algériens se demandent si les poseurs de bombes n'ont pas été formés en Irak par les insurgés islamistes. "Ça les inquiète vraiment. Mais (les poseurs de bombes) sont de plus en plus considérés comme des gens de l'extérieur, venus attaquer l'Algérie. Rien ne prouve qu'ils soient soutenus par la population", dit-il. Pour Anis Rahmani, un expert algérien des questions de sécurité, les derniers attentats rappellent les pires massacres commis dans les années 1990 par le Groupe islamique armé (GIA), depuis lors disparu. "Cette comparaison est fondée car aujourd'hui 75% des membres d'Al Qaïda sont des anciens du GIA", dit-il. L'Est algérien a été le théâtre de nombreux attentats commis par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la branche nord-africaine du réseau islamiste. Le 10 août dernier, au moins six civils avaient trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée contre un poste des garde-côtes et un bureau adjacent de la gendarmerie à Zemmouri, également à l'est d'Alger. --------------- Appel du fondateur du GSPC algérien à déposer les armes
Hassan Hattab, fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, qui s'est fondu dans Al Qaïda, a appelé mardi les rebelles islamistes à déposer les armes, quelques heures après un attentat à la bombe qui a fait 43 morts à l'est d'Alger. Hattab s'est rendu aux autorités l'an dernier, après une offre d'amnistie du gouvernement destinée à tourner la page de plusieurs années de guerre civile. "Je vous conseille de réfléchir et de renoncer à ce que vous faites, de revenir au sein de la société et de vos familles", demande Hattab aux rebelles encore actifs dans le pays, dans une déclaration diffusée sur le site internet du journal Ennahar. "Nous avons réexaminé nos actions avec sincérité et sommes arrivés à la conclusion que (la lutte armée) conduisait à une impasse et que c'était un devoir sacré de mettre fin aux combats." Hattab avait déjà critiqué l'attitude du GSPC et exhorté ses membres à accepter l'amnistie en mars 2006, plus d'un an Selon les spécialistes des questions de sécurité en Algérie, son influence n'est pas négligeable dans les milieux du militantisme islamique.