Nabeul-Hammamet, deux villes côtières sont prises d'assaut chaque jour par des milliers d'estivants. Fiefs du tourisme, ces deux pôles balnéaires voient leur population tripler, voire se multiplier par six. C'est la grande affluence vers cette Côte d'Azur de la Tunisie et ça grouille de touristes. C'est le boom. Un monde fou où une vache ne reconnaîtrait pas son veau. Les cafés, les plages, les restaurants, les gargotes et même les trottoirs sont investis d'estivants venus s'oxygéner dans ces deux belles cités. Mais l'accès vers ces deux villes se fait difficilement par voiture, par bus voire par motocyclettes. Nabeul et Hammamet présentent des symptômes sérieux. Leur respiration commence à être altérée. Il en résulte un encombrement, une saturation et des bouchons qui bloquent l'entrée ou la sortie des deux villes surtout lors des heures de pointe. Les artères sont encombrées. 100 à 200 mille voitures passent par jour. Les deux villes commencent à souffrir de congestion car elles sont éprouvées par un trafic routier plus grand que leur taille. Les centres-villes de Hammamet ou Nabeul reçoivent des flots de voitures chaque jour. La saturation y est en effet légion surtout le week-end où il est difficile de circuler. « La nuit avec les festivals, les boîtes de nuit, les restos, on ne peut plus passer. » nous dit Sami, un estivant « C'est fou. On est obligé de mettre une demi-heure pour aller du centre ville à Hammamet Sud. Il en résulte des files de voitures et vous serez incapables de conduire en raison du non-respect par certains du code de la route » Najah qui réside à Nabeul est très soucieux « En plus de l'encombrement, je ne trouve pas de places pour stationner. Les parkings ne sont pas nombreux et je finis par laisser ma voiture et de faire mes commissions à pied » « C'est franchement énervant ajoute Selma de Tunis. On passe beaucoup du temps pour aller au festival d'Hammamet. On circule en entonnoir. Certains usagers oublient le code de la route. Il leur arrive de s'arrêter et de nous faire écouter de la musique avec leurs baffles. On dirait qu'ils sont chez eux alors qu'ils sont tenus à être disciplinés. Alors j'ai décidé de rester chez moi et suivre les festivals à la télé mieux que de me stresser et cela me coûte beaucoup d'essence et d'argent et d'énervement »
L'asphyxie Nabeul-Hammamet étouffent et continuent à souffrir tant que des mesures adéquates ne seront pas prises pour les décongestionner. Plusieurs plans de circulation ont été proposés par les deux municipalités mais la topographie de la ville et cette grande marée humaine l'été n'ont pas freiné cette saturation et assurer un écoulement clair. Comment atténuer cet encombrement et ces embouteillages, devenus monnaie courante en cette période estivale ? Selon l'expert Anthony Ockwell de la direction de la science, de la technologie et de l'industrie de l'OCDE « Une baisse de 5 % à 10% du volume de la circulation aux heures de pointe suffirait à résorber sensiblement, voire totalement, les encombrements aux heures d'affluence dans les grandes villes. La tarification routière suscite toujours plus d'intérêt parmi les responsables des administrations urbaines, et notamment dans les grandes villes. En théorie, la solution semble assez judicieuse : il s'agit de faire payer aux automobilistes un prix à l'entrée des zones encombrées. Ce qui devrait les dissuader d'effectuer des déplacements superflus, ou bien les inciter à choisir un autre moment pour circuler, ou à se déplacer par les transports publics, à pied ou à bicyclette. Dans la mesure où cette solution est correctement appliquée, les automobilistes qui s'acquittent des tarifs plus élevés aux heures d'affluence profiteront d'une circulation plus fluide et d'un gain de temps de trajet. Parallèlement, les déplacements non essentiels seront effectués à des moments de plus grande fluidité, et à moindre coût. » Cette nouvelle vision de la circulation pourrait bien rendre le trafic à Nabeul-Hammamet plus fluide et mettra fin à ces problèmes d'encombrement et à ces bouchons interminables. Ces deux escales tant prisées par les estivants ont besoin d'aération. C'est vrai que cette marée humaine est un bon signe pour l'économie de la région. Mais faut-il sauvegarder ce charme de cette côte qui a besoin de plus d'oxygène en cette période estivale ?