* Décédé après avoir mis au monde un bébé : Une erreur médicale? Récemment édifié le service de maternité relevant de l'hôpital régional Ibn El Jazzar qui comporte un bloc opératoire bien équipé et où deux gynécologues Tunisiens et une autre de nationalité russe contractuelle depuis plus d'une quinzaine d'années, veillent à la santé des malades, nécessite le renforcement de son cadre médical et para-médical actuel pour garantir une meilleure prise en charge des patientes et également pour limiter la mortalité maternelle enregistrée depuis des années dans ce service où on effectue annuellement plus de sept mille accouchements. Rappelons que dans ce domaine, la médecine privée prospère dans la ville. Ils sont plus de huit gynécologues installés à Kairouan mais dont les prestations ne sont pas à la portée de toutes les bourses. -------------------------------------------- Décédé après avoir mis au monde un bébé : Une erreur médicale?
Zina, une jeune femme de trente deux ans est native de la petite localité d'Ouled Manaâ de la délégation de Kairouan sud. Celle-ci a épousé Tahar, ouvrier journalier de la région de Mthanine de la délégation de Bouhajla. Mère de Amor, trois ans et de Yasser, un an et demi, elle désirait accoucher d'une fille puis... s'arrêter. Mercredi dernier, Zina fut transportée d'urgence au service de maternité de l'hôpital régional Ibn El Jazzar de Kairouan pour accoucher. "Son état s'est aggravé par la suite, ce qui nécessita une seconde opération chirurgicale... mais pour passer de vie à trepas à la suite d'une hémorragie interne, disait le médecin soignant. Zina est décédée sans voir la fille qu'elle a tant attendue", disait Aljia, sa mère, les yeux rougis, les paupières bouffies l'image de la désolation.
S'agit-il d'une erreur médicale? "L'infirmière est venue nous annoncer la bonne nouvelle. Mon beau fils pour le remercier lui a promis de lui offrir un sac de piment rouge (la production de sa région et qui est prisée par toutes les familles kairouanaises pour le sécher et le moudre à des fins culinaires). Tout laissait croire que l'accouchement s'est déroulé dans les conditions escomptées... Hélas, cette joie ne fut que de courte durée. L'état de santé de ma fille s'est brusquement détérioré. On nous a demandé du sang. Plus de vingt huit caisses furent transférées... sans résultat. J'ai même proposé son transfert vers une clinique privée... vainement. Ma fille qui ne souffrait d'aucun mal est décédée à la suite d'une hémorragie interne. Point final. J'ai accouché de huit filles et de deux garçons... sans problèmes. Ma fille se portait pourtant très bien, serait-elle victime d'une mauvaise prise en charge?", se demanda-t-elle en ravalant ses larmes. Impossible de décrire la souffrance d'El Aifa, le père de la défunte qui la fatigue intense au visage, jeta un coup perdu autour de lui, fit un pâle sourire avant de dire "A quoi bon parler d'un être cher qui a quitté ce monde sans nous avertir. Ma fille se portait bien... Erreur médicale ou pas... ma fille est partie. C'est sa fille qui s'appellera Zina".