Le Temps-Agences - Barack Obama est entré mercredi soir dans l'histoire américaine en devenant officiellement le premier candidat noir à la Maison Blanche. Le sénateur de l'Illinois a été désigné par les délégués de la convention démocrate de Denver avec l'espoir de mettre fin à huit ans de pouvoir républicain. Sa nomination met aussi Obama, fils d'un Kenyan noir et d'une Américaine blanche, à une longueur des commandes d'un pays où il y a seulement quelques décennies encore, les Noirs ne pouvaient pas voter. Mercredi soir, les choses semblaient idylliques pour Obama, Après son discours de réconciliation la veille, la sénatrice de New York Hillary Clinton a interrompu le vote des 4.400 délégués pour leur demander, "dans l'esprit d'unité et avec la victoire pour objectif", de désigner Obama par acclamation, ce que les délégués ont accepté dans un tonnerre d'applaudissements. Avec cette désignation par acclamation, et bien qu'elle ait demandé la veille aux délégués acquis à sa cause de reporter leur voix sur Obama, Mme Clinton avait obtenu 341 votes, contre 1.549 au candidat investi. Puis c'était au tour de Bill Clinton de galvaniser les troupes démocrates derrière Barack Obama. Pendant 25 minutes, l'ancien président s'est ingénié à gommer les différences encore prégnantes entre les partisans d'Hillary Clinton et manifester un soutien inconditionnel au sénateur de l'Illinois. Campagne oblige, Clinton a égratigné le candidat républicain John McCain et sa stratégie qui insiste sur le fait que Barack Obama est "dangereusement mal préparé" à la fonction présidentielle. Bill Clinton a conclu son discours dans un tonnerre d'applaudissements, "Si vous pensez comme moi que les Etats-Unis doivent toujours véhiculer l'espoir, faites comme moi, choisissez Barack Obama." Ce discours a quelque peu éclipsé la prestation de Joe Biden, le colistier du désormais officiel candidat démocrate. Le sénateur du Delaware, âgé de 65 ans, a pris la parole en déclarant que "l'Amérique est confrontée à des défis qui exigent plus qu'un bon soldat à la Maison Blanche", une référence aux années passées au Vietnam du rival républicain John McCain. Mais l'assistance n'était pas encore au bout de ses "surprises" puisque Barack Obama, qui n'était attendu que jeudi pour son discours d'acceptation, est monté sur l'estrade pour saluer Joseph Biden, dans une accolade chaleureuse, dès la fin du discours de son colistier et il a pris la parole pendant environ cinq minutes.