Sadr prolonge la trêve Le Temps-Agences - L'armée américaine remettra lundi prochain aux autorités irakiennes le contrôle de la province d'Anbar, ancien bastion de l'insurrection sunnite à l'ouest de Bagdad, annonce le général Tarek al Doulaïmi, commandant de la police provinciale. La région, autrefois plongée dans la violence, a retrouvé un calme relatif depuis que les chefs de clans locaux se sont détournés des activistes d'Al Qaïda pour rallier les Américains et former des unités d'autodéfense devenues un modèle dans la lutte contre l'insurrection. L'Irak sera ainsi désormais responsable de la sécurité de dix de ses 18 provinces, et deux autres devraient d'ajouter à cette liste d'ici la fin de l'année, selon le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak. De source irakienne, on précise qu'il pourrait s'agir des provinces de Wasit, au sud-est de la capitale, et de Babel, au sud. La cérémonie de transfert des pouvoirs dans la province d'Anbar avait été programmée initialement fin juin mais avait été retardée en raison de dissensions entre responsables politiques locaux. Les soldats américains "seront stationnés dans des bases à l'extérieur des villes et aucun ne patrouillera dans ces villes, sauf en cas de nécessité", a-t-on précisé de source autorisée irakienne. "Ce sera aux forces de sécurité irakiennes de faire le travail", a-t-on ajouté de même source. Le retour de la province d'Anbar à un calme relatif illustre l'amélioration de la sécurité en Irak depuis quelques mois. Mais Al Qaïda, même affaibli, représente toujours une menace et les forces américaines et irakiennes poursuivent leurs opérations dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, où les combattants islamistes se sont repliés.
Transfert vers l'Afghanistan ? Mercredi, le commandant du corps des "marines", le général James Conway, a jugé possible de réduire le nombre des troupes américaines déployées dans la province d'Anbar afin de renforcer les opérations militaires contre les taliban en Afghanistan. "L'Irak a aujourd'hui davantage besoin de se reconstruire comme nation que de combattre. Et, très honnêtement, les jeunes 'marines' rejoignent notre corps dans le but d'aller combattre pour leur pays", a-t-il dit. "Notre opinion est que si des combats plus durs se déroulent en un autre endroit (...), c'est là que nous devons être." L'Afghanistan est devenu plus meurtrier que l'Irak pour les troupes américaines ces derniers mois. Les Etats-Unis ont 33.000 hommes déployés en Afghanistan, dont 3.400 "marines" qui doivent quitter le pays d'ici la fin novembre. Les responsables du Pentagone reconnaissent depuis longtemps la nécessité de redéployer des troupes d'Irak vers l'Afghanistan mais aucune décision définitive n'a été prise. Conway a suggéré qu'une baisse des effectifs de "marines" en Irak pourrait permettre de remplacer les quelque 1.200 hommes du 2e bataillon du 7e régiment de "marines" qui sont en Afghanistan jusqu'au 30 novembre pour y former des soldats afghans. Mais il a jugé peu probable que les 2.200 "marines" engagés dans des opérations de combat contre les taliban dans le sud du pays soient relevés par de nouvelles troupes. Le général Conway a enfin jugé qu'un bataillon de "marines" en Afghanistan pesait davantage qu'un bataillon de "marines" en Irak. "Nous pouvons faire avec un nombre moindre de 'marines' en Afghanistan, j'en suis persuadé à ce stade, et avoir le même impact."
Se limiter aux manifestations pacifiques L'imam radical chiite Moktada Sadr a prolongé jusqu'à nouvel ordre la trêve largement observée depuis l'an dernier par ses miliciens de l'Armée du Mahdi et a ordonné à ses partisans de se limiter à des manifestations pacifiques contre l'occupation américaine. "Le gel (des opérations militaires) de l'Armée du Mahdi est valable jusqu'à nouvel ordre et quiconque ne respectera pas cette consigne ne sera plus considéré comme membre de cette armée", a déclaré Sadr dans un communiqué lu par son conseiller Hazim al Aradji dans la ville de Nadjaf. Sadr avait fait savoir, il y a quelques jours, qu'il était prêt à dissoudre l'Armée du Mahdi si les forces américaines commençaient à se retirer du pays selon un calendrier précis.