Le Temps-Agences - Les pays de l'Union européenne (UE) doivent adopter une politique énergétique commune pour éviter d'être trop dépendants de la Russie, estime le Premier ministre britannique Gordon Brown dans une tribune publiée dans l'hebdomadaire dominical "The Observer". Selon l'hôte du 10 Downing Street, les pays européens doivent "utiliser (leur) pouvoir de négociations plutôt que de chercher séparément des accords énergétiques avec la Russie". "Si nous n'agissons pas de manière urgente, nous risquons de nous retrouver dans un état de dépendance énergétique vis-à-vis de partenaires moins stables ou moins fiables". La campagne militaire russe en Géorgie, et sa présence maintenue sur le territoire de son voisin malgré la pression internationale, a soulevé pour l'UE la perspective d'une dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou dans un climat de tension sur le long terme. La Russie fournit à l'Europe environ un tiers de son pétrole et deux cinquièmes de son gaz naturel, et pourrait couper son approvisionnement en cas d'aggravation de la situation actuelle. Pour Gordon Brown, l'Europe doit trouver d'autres fournisseurs d'énergie et envisager la possibilité d'un oléoduc capable d'acheminer le pétrole depuis la mer Caspienne par la Turquie afin de "réduire notre dépendance vis-à-vis de la Russie". Le Premier ministre britannique affirme également avoir téléphoné samedi au président russe Dimitri Medvedev pour le prévenir d'"attendre une réponse européenne déterminée" à la crise actuelle. Les pays de l'UE se réunissent pour un Conseil européen extraordinaire aujourd'hui à Bruxelles après la reconnaissance par Moscou des deux provinces séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Les 27 doivent déterminer une réponse commune, même si la présidence française de l'UE a exclu vendredi d'éventuelles sanctions. Gordon Brown estime de son côté que l'UE doit revoir "de fond en comble" sa relation avec la Russie. "Il ne peut y avoir de retour aux « affaires courantes » tant que la Russie ne s'engagera pas totalement à respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie et ne se retirera pas jusqu'à ses positions précédentes", c'est-à-dire antérieures au début du conflit le 7 août.