Nous enregistrons lors du mois de Ramadan une grande affluence sur les produits alimentaires. Grandes surfaces, marchés, et différents points de vente sont pris d'assaut depuis déjà quelques semaines. D'ailleurs, le marché de gros à Bir El Kassâa a ouvert ses portes hier, aux différents commerçants et ce à titre exceptionnel pour mieux assurer l'équilibre et l'approvisionnement en la matière. Ainsi, plus de 800 tonnes de fruits, de légumes et de poisson ont été vendues en plus des deux mille tonnes dimanche. C'est ce qu'a déclaré M. Béchir Nafti, Président Directeur Général de la Société Tunisienne des Marchés de Gros lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège de la société. Le mois saint coïncide cette année avec la rentrée scolaire et la fin des vacances d'été qui se caractérisent par des dépenses énormes. Idem pour le mois de Ramadan où le consommateur tunisien n'hésite pas à dépenser abusivement pour satisfaire ses besoins en dépit de la hausse des prix des produits. Mais sera-t-il capable cette année de s'en sortir ?
En prévision du mois de Ramadan, le consommateur tunisien a commencé il y a déjà quelques jours à s'approvisionner en produits alimentaires de façon même excessive. Des longues files d'attentes se dressent devant les caisses des grandes surfaces ainsi que des petits points de vente. Pour assurer l'équilibre en la matière, le marché de gros de Bir El Kassâa a mis les bouchées doubles lors de la dernière semaine du mois d'août (du 26 jusqu'au 31). Au total, 10580 tonnes ont été commercialisées lors des sept derniers jours soit une augmentation de 14 % par rapport à la même période de l'année 2007, dont 5200 tonnes de légumes, 5100 tonnes de fruits. Une nette augmentation a été constatée plus particulièrement au niveau des fruits avec 30 % de plus. Il s'agit en fait de la quantité des dattes qui a été multipliée par deux. 115 tonnes en la matière ont été disponibles dans cet espace contre 55 seulement.
De même, une légère augmentation au niveau de la quantité de poisson a été enregistrée. En fait, 280 tonnes sont commercialisées lors de la dernière semaine du mois d'août contre 240 par rapport à la même période de l'année écoulée. Une importante quantité a été importée de la Libye pour approvisionner le marché. Idem pour les légumes, soit une augmentation de l'ordre de 8 %. Mais à remarquer que les prix de quelques produits ont grimpé essentiellement les légumes maraîchères (persil, céleri...). Ils se pratiquent à 1 dinar le kg -prix de gros- contre 800 millimes. Cela s'explique par le fait qu'il s'agit d'un produit hivernal.
Saisie de produits alimentaires Pour ce qui est du contrôle sanitaire, les agents ont saisi hier 11473 kilogrammes de produits, dont 6680 kg de légumes, 4770 kg de fruits et 23 kg de poisson. Un travail supplémentaire a été effectué lors des derniers jours pour contrôler rigoureusement la qualité du produit exposé à la vente à Bir EL Kassâa. En sept jours, 77380 kg de légumes ont été saisis en plus des 1884 kg de poisson et 43300 kg de légumes. Côté contrôle économique, la direction de tutelle a entamé son travail des jours en avance. Des brigades sont mobilisées pour lutter contre toutes les formes d'infraction. 500 équipes travaillent sur terrain durant 30 jours et ce au niveau de toutes les régions. Ils interviennent au niveau de 70 marchés locaux en plus des marchés de gros dans les différentes zones. Comme de coutume, une ligne verte est à la disposition des consommateurs pour enregistrer leurs réclamations.
Coïncidant cette année avec la saison d'été et la rentrée scolaire, le mois de Ramadan sera certes marqué par le déséquilibre budgétaire de la ménagère sévèrement touchée par la hausse des prix des produits de base. En fait, la moyenne de consommation se multiplie durant ces trente jours à tous les niveaux ; produits laitiers et dérivés, conserves, viandes...Dès lors il importe d'assurer l'approvisionnement périodique et régulier du marché afin de protéger le pouvoir d'achat du consommateur, notamment contre la spéculation. Les marges de bénéfice lors de la vente à détail, fixées par le décret ministériel doivent également, être appliquées rigoureusement toujours par souci de protection du pouvoir d'achat de Tunisien. A priori, le ministère de tutelle a-t-il tout prévu. Reste à vérifier si son programme d'intervention sera appliqué à la lettre durant le mois saint ?