Il était 19h45 à l'avenue Hédi Chaker à Nabeul, tout le monde presse le pas afin de regagner le domicile familial où l'on attend un bon et délicieux repas d'Iftar. Sur notre chemin, nous sommes attirés par un grand local, aménagé en restaurant du cœur, accueillant des personnes démunies venant partager l'iftar de la solidarité. A l'entrée, M.Lotfi et Dalenda Attia, donateurs privés nous reçoivent. Ils l'avouent, ils aiment partager avec les autres. L'envie leur est venue à tous deux d'apporter un petit plus à ceux qui n'ont pas les moyens durant ce mois sacré. Une centaine de couverts est mise en place avec des tables surmontées d'énormes bouquets de fleurs. Comme à l'hôtel, la mise en place est sans faille. Am Slimane, le chef de cuisine, aidé par deux cuisiniers met les bouchées doubles afin de gâter ses hôtes. Quelques minutes nous séparent d'El Moghreb. Il s'active avec son personnel pour que la « meida d'Iftar » soit prête « Ce simple geste, nous dit Lotfi, nous permet de contribuer à aider les autres à notre échelle. Notre action consiste en la distribution de repas chauds, dans ce restaurant, à toute personne dans le besoin. Trois sortes de repas sont distribués dans ces centres : des repas chauds à table , des repas chauds à emporter et des colis alimentaires à emporter. Cette « meida d'iftar » c'est aussi un évènement social, qui incite au partage. Nous essayons d'apporter un peu de baume au cœur à ces plus démunis durant ce mois sacré ». « C'est une occasion unique de rassemblement, cette fête, cette convivialité est très particulière. Le meilleur restaurant ne leur offrirait pas ce qu'ils trouvent là. Ils se sentent ici en famille. Notre but c'est la convivialité, l'hospitalité, le partage. Cela renforce les liens sociaux et familiaux. La porte est ouverte à toutes les personnes nécessiteuses et quiconque entre est honoré comme un hôte. Cela développe le sens de la solidarité, du partage et de la tolérance », ajoute Mme Dalenda Attia. 19h47, c'est l'appel à la prière d'El Moghreb. Les convives, des jeunes, des adultes, des hommes et des femmes sont venus partager l'iftar de la solidarité. Au menu chorba, brik, salade et couscous, gâteaux et thé à la menthe. Am Ali, l'air comblé est très heureux de se trouver dans ce resto du cœur. « Je remercie tous ceux qui sont derrière cette opération. Nous avons bien mangé ce soir. Le menu est consistant et nous sommes bien entourés et gâtés ». Gacem, déclare qu'il se sent socialement mieux pris en charge qu'auparavant. « Ces gestes envers des personnes démunies attestent cet élan de solidarité du peuple tunisien. C'était sympa comme « meida d'iftar »,un bon repas chaud gracieusement offert. « Cet élan de solidarité, qui se répète depuis des années, procure un petit réconfort à ces familles nécessiteuses. Autour d'une table bien garnie, ils retrouvent la chaleur et la vertu du partage », ajoute M.Kamel Sithom. A 21h00, le thé est servi. Tout le monde est ravi d'avoir assisté et goûté à cette « meida d'Iftar ». Avant de partir, chaque convive reçoit un litre de lait, une baguette de pain qui serviront de shour. Ramadan, c'est la solidarité, le partage. C'est servir autrui et penser à ces personnes démunies.