Adapter les études universitaires à la demande du marché de l'emploi est l'une des approches qu'il est plus que jamais essentiel d'adopter pour garantir des embauches aux diplômés du supérieur. Depuis déjà des années, et avec l'augmentation continue du nombre des étudiants qui est de l'ordre de 370 mille actuellement, plusieurs spécialités n'offrent pas assez de chance de travail dont, l'économie et la gestion et les sciences humaines....En revanche, d'autres d'aspects techniques ouvrent de grands horizons de travail. Nous en enregistrons même un manque. Il s'agit bel et bien de la spécialité ingéniorat. Un domaine que l'Etat compte élargir davantage à travers l'augmentation du nombre des établissements universitaires qui assurent une formation dans la spécialité ainsi que l'encouragement des étudiants à y opter. Objectif ; atteindre les 7000 ingénieurs d'ici 2011-2012. En fait nous avons de plus en plus besoin des spécialistes dans le domaine. La Tunisie mise davantage sur les compétences dans le domaine d'ingéniorat. Quelque 3000 jeunes ont eu leurs diplômes dans la spécialité l'année dernière. Ce chiffre sera multiplié par deux au bout des trois prochaines années. Il s'agit en fait de l'un des créneaux où des grandes opportunités de travail se présentent encore, ou même largement sollicités par les professionnels. Cela est dû en fait à plusieurs facteurs, essentiellement la dynamique économique de notre pays et l'ouverture de la Tunisie sur l'environnement international, la délocalisation des entreprises étrangères entre nos murs, la réalisation des mégaprojets ainsi que l'augmentation du nombre des pôles technologiques. D'ailleurs le mode de gestion de ces espaces de recherche et d'études et d'investissement industriel a été révisé afin de les rentabiliser davantage. La tâche sera dorénavant confiée aux entreprises spécialisées qui auront pour mission d'ajuster les plans l'aménagement dans les pôles et de vendre les terrains aux investisseurs qui manifestent une volonté de s'implanter dans ces espaces. Des conventions ont été signées en ce sens avec les pôles technologiques à Sidi Thabet, Sousse, Sfax, Borj Cédria, Monastir, Bizerte et Gafsa.
Demande croissante Toujours dans la même optique, des Masters professionnels dans le domaine d'ingéniorat ont été ouverts aux diplômés des sciences appliquées. Le ministère de tutelle vise à travers cette démarche à offrir des occasions d'étude à cette population qui trouve des difficultés à décrocher un poste d'emploi depuis des années. Un concours sur dossier a été organisé en leur profit. 7000 étudiants désirant poursuivre une formation en la matière ont déposé leurs candidatures. Quelque deux cents étudiants ont été sélectionnés. En fait, nos besoins en ingénieurs vont à un rythme croissant d'une année à l'autre. Cependant, ce créneau risque d'être saturé au fil des trois prochaines années. D'où des répercussions négatives sur le marché de l'emploi et même les futures générations qui choisiront cette filiale. Ils auront certes des difficultés à décrocher un poste de travail. De plus, ce facteur pèsera lourd sur la rémunération des compétences qui demeurent tout de même sous payées. Leurs salaires ne dépassent guère dans certains cas les 450 dinars. Nos ingénieurs essentiellement ceux qui sont au début de leur parcours professionnels sont confrontés à ce constat inquiétant ce qui les pousse même vers l'immigration où les chances de travail sont importantes et la rémunération est beaucoup plus alléchante à l'étranger que chez nous. Ce qui enracine davantage le problème de la fuite des cerveaux. La moyenne des diplômés en ingéniorat a diminué lors des deux dernières décennies. Elle est de 5,4 % pendant l'année universitaire 2007-2008 contre 14,9 % vingt ans en arrière. Par contre, le nombre des diplômés va dans le sens opposé. Car nous avons compté 3135 diplômés dans la spécialité l'année écoulée contre 666 en 1987. Cela s'explique notamment par la hausse constante du nombre des étudiants ainsi que la diversification des filières. Egalement, le profil de nos diplômés a changé. D'ailleurs, la majorité poursuivait des études dans des spécialités dites nobles à l'instar des métiers de médecine, soit 11,9 % en 1987 contre 2,3 % en 2007. Nous avons réussi au bout des vingt dernières années, à relever le défi de l'enseignement dans les différents niveaux (Scolaire, de base, universitaire). Le taux de scolarisation s'est amélioré pour dépasser les 90 %. De même le nombre des étudiants n'a cessé d'augmenter. Il s'agit même du boom, car les spécialistes tablent sur 400 mille l'année prochaine. Des indicateurs certes positifs mais aussi alarmants en parallèle. Cela engendrera encore plus de chômage qui touche toutes les filières sans exception. Dès lors, adapter la formation universitaire à la demande du marché de travail est très important. Les professionnels sont appelés à s'engager davantage dans ce processus afin d'accorder des chances aux jeunes compétences.