L'égalité quasi parfaite au classement entre les quatre équipes du groupe B obligeait les Etoilés à prendre les trois points de la victoire à domicile. Al Merrikh, le client du jour de l'Etoile cherchait visiblement la parité, une bonne affaire si elle venait à se réaliser. Mais c'était sans compter sur la volonté des hommes de Decastel qui, sans préambule, s'engageaient dans la bataille sans compter. L'entraîneur, on le savait, avait des inquiétudes quant à la composition de son milieu de terrain. Quel deuxième pivot pouvait-il aligner aux côtés de Nafkha ? Ahmed Mida ou carrément Mohamed Sacko ? Le premier, pas du tout explosif à l'entrejeu, très peu autoritaire sur l'homme en phase de récupération du ballon et peu alerte dès lors qu'il s'agit de couverture, ne pouvait convaincre Decastel pour l'aligner d'entrée. Le contraire aurait été un risque quasiment certain à courir. La solution Sacko est là, mais au détriment de l'équilibre de la défense au niveau du poste de latéral droit. Peu importe, se disait Decastel tout en pensant qu'il s'agit d'un match à domicile que Mehdi Meriah peut négocier sans trop de problèmes d'autant qu'il lui a été donné par le passé d'évoluer à ce poste. La mayonnaise semble avoir pris et Meriah n'a pas eu à souffrir. Sacko, par contre, a dû sortir le turbo pour ratisser un terrain énorme. Au four et au moulin, le jeune guinéen de l'Etoile a sorti une rencontre époustouflante d'autant que Med Ali Nafkha traînait la patte et ne se faisait que rarement utile.
Difficultés Non pas que l'Etoile n'était pas à même de produire son meilleur football, mais elle trouvait d'énormes difficultés devant le dispositif mis en place par les Soudanais. Un dispositif fait de deux rideaux défensifs infranchissables et de marquage sur les deux attaquants étoilés : Bukari et Opara. La tâche devient ardue d'autant plus que les deux latéraux Meriah et Bejaoui ne contribuent que très rarement à créer le surnombre en attaque. Et c'est le scénario de toute une mi-temps, la première. L'Etoile se montre tout de même patiente mais par moments, s'est faite titiller par un Alaa Abdelzahar Khasen, très vif au front de l'attaque soudanaise et impressionnée par le physique de déménageur du deuxième attaquant Obinna Okwuqui a beaucoup pesé sur la défense de Felhi contrainte de surveiller tous les mouvements de l'équipe soudanaise. La pause porte conseils aux étoilés qui ont certainement compris que la victoire passe inévitablement par un coup de pied arrêté bien travaillé ou par un exploit individuel. De même qu'il a été recommandé à l'équipe étoilée de tenter de forcer la décision dès l'entame de la deuxième période du jeu. Chose faite puisque six minutes se sont-elles à peine écoulées que le capitaine Radhouane Felhi transforme de la tête le corner bien botté par Bassem B. Nasr. Délivrance de tout un stade acquis à la cause tunisienne ! L'Etoile continue à presser son adversaire mais il a souvent manqué ce petit quelque chose pour doubler la marque : un pied d'un défenseur soudanais ou le réflexe d'un gardien qui gagnerait à étaler plutôt son talent (et il en a) que son « cinéma ».
Jeûne et intempéries Le temps et les conditions climatiques (il a plu des cordes à Sousse) ont eu raison de quelques éléments de l'Etoile à l'image d'un Nafkha émoussé et visiblement vidé par le jeûne et d'un Béjaoui devenu brouillon à l'heure du jeu. Ce qui explique d'ailleurs la bourde commise ayant amené le seul but des Soudanais. Les joueurs d'Al Merrikh posent bien pieds sur terre, se montrant plus entreprenants à l'entrejeu où il n'y a que Sacko pour récupérer le ballon et vont à la recherche du but de l'égalisation. Il est vrai que Belbouli n'a pas eu à se déployer pour annihiler les essais des Soudanais, mais une chose est cependant sûre : les coéquipiers de Agab Sedo ont été tout près du but. L'entrée de Afouane Gharbi qui retrouve la compétition après une période de soins à la place justement de Nafkha donne plus d'équilibre à l'entrejeu et la relance devient plus appropriée en ce sens que l'Etoile ne perd pas autant de ballons qu'auparavant. Gharbi sait, en effet, garder le ballon et distiller de bonnes passes telle que celle qui a amené le but d'Opara. Ce dernier hérite le ballon de Gharbi, efface un défenseur Saâd Attia Hafidh, l'Irakien d'Al Merrikh, et d'un tir croisé du pied gauche bat le gardien Salih (78'). Un but qui a scellé définitivement le sort de la partie même si à quelques quatre minutes, Haithem Kamel Tambal profite de l'impair commis par Béjaoui. L'Etoile a ainsi réalisé ce qui devait l'être. Une victoire à domicile en attendant d'aller chercher d'autres points à l'extérieur, points qui peuvent peser lourd au décompte final de cette épreuve du groupe B Mounir EL GAIED ------------------------------------ Curiosités • Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Sousse peu avant la rencontre n'ont pas affecté outre mesure, l'état du terrain de l'olympique de Sousse. Sans être lourd, le terrain a été tout de même glissant. Le ciel est resté tout de même menaçant durant toute la rencontre. • Soirée ramadanesque à l'Olympique de Sousse. Les inconditionnels ont bravé les conditions climatiques pour soutenir les leurs. Il est vrai que l'enjeu est important. • Les remplaçants et les staffs technique et médical ont cédé la guérite de droite aux hôtes soudanais habituellement occupée par les locaux. • Une minute de silence a été observée à la mémoire de feu Abdelhafidh Bouraoui décédé et inhumé jeudi dernier. Feu Bouraoui était un homme de culture très connu à Sousse et fut l'un des premiers commentateurs sportifs à Sousse si ce n'était le premier. • Le comportement burlesque et simulateur du gardien El Hédi Salih a irrité joueurs et supporters sahéliens sous l'œil passif de l'arbitre burkinabé. • L'équipe d'Al Merrikh a été conduite par l'entraîneur adjoint Mohamed Abdallah Mazda. L'entraîneur allemand Michael Krüdger est, paraît-il, en brouille avec ses employeurs. Il est même resté à l'hôtel. • Les deux équipes, l'Etoile et Al Merrikh, se donneront la réplique samedi prochain à Oum Dorman. • L'Etoile affrètera pour la circonstance un avion spécial. M.E.G ----------------------------------- Decastel : « Une victoire bonne pour la suite »
Nous avons eu affaire à une bonne équipe soudanaise, bien disposée sur le terrain. Elle nous a posé beaucoup de problèmes car massée en défense. Mes joueurs ont trouvé des difficultés d'autant que les latéraux n'ont pas beaucoup contribué à la phase offensive. Mehdi Meriah a joué à droite sans son pied gauche pour nous permettre d'utiliser Sacko au milieu. Je pense que globalement nous avons sorti le match qu'il faut et cette victoire devra inciter mon équipe à aller chercher sa pareille au Soudan.
Mazda (Entr. adjoint d'Al Merrikh) : « Conditions très difficiles » Nous avons disputé ce mach après avoir connu des conditions très difficiles. D'abord, tous les joueurs observent le jeûne. Ensuite, neuf parmi eux n'ont rejoint Sousse que jeudi après avoir été retenus par l'EN soudanaise. Enfin, l'arbitre n'a pas été impartial. Il nous a privé d'un penalty évident. Nous allons essayer de nous ressaisir à Oum Dorman.