La nouvelle date limite pour le dépôt des offres des investisseurs intéressés par le rachat de la société tunisienne des véhicules industrielles (STIA) a été fixée au 14 novembre 2008, a-t-on appris d'une source au Premier ministère. Selon un communiqué de la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT), conseiller exclusif pour l'assistance à la réalisation de cette opération de privatisation, les entreprises intéressées par le projet, financièrement et techniquement éligibles, ont la possibilité d'agir seules ou en formant un consortium. La cession des participations publiques (99,99% du capital) de la STIA est mentionnée parmi les opérations de privatisations programmées en 2008, lit-on sur le site officiel des privatisations relevant du gouvernement tunisien. Les opérations de privatisation en cours ou déjà réalisées concernent également d'autres entreprises industrielles. Il s'agit notamment de la Société Nationale de Distribution de Pétrole (SND), la Société Tunisienne des Industries Pneumatiques (STIP), la Société Tunisienne de Forage (CTF), la Société Cimenterie de Bizerte (SCB), la Société de production et de commercialisation des engrais dont principalement le phosphate granulé (Granuphos) et la Société Tunisienne des Engrais Chimiques (STEC).
Un processus avec des obstacles et difficultés Le nouvel appel d'offres pour la STIA fait état de la décision de l'Etat tunisien de procéder à la cession des éléments actifs sous forme d'une unité fonctionnelle de la STIA , et de la désignation, cette fois-ci, de la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT). Longtemps pionnière de l'industrie de montage automobile en Tunisie, la STIA figure depuis assez longtemps sur la liste des privatisables, sans réalisation concrète. La première formule de privatisation de la STIA avait été lancée en 2005 et avait porté sur la cession d'un bloc de 3.999.239 actions représentant 99, 89% du capital de la société. Le processus qui a connu certains obstacles et des difficultés, à l'origine du retard de son parachèvement prévu initialement pour la fin de l'année 2007, vient d'être réactivité avec le lancement tout récemment d'un appel d'offres international. La direction générale de la privatisation (DGPV), relevant du Premier Ministère, avait alors mandaté le groupement représenté par l'Union des banques commerciales et industrielles (UBCI-Groupe BNP-Paribas) comme conseiller exclusif pour mener à bien le projet.
Problèmes financiers Financièrement, la société ne relèvera cependant jamais de ses différentes difficultés et ce malgré son activité soutenue. Son bilan pour l'année 2007 se serait soldé par un déficit de 6 à 7 MDT et l'endettement serait de 70 MDT. A cela, il faut ajouter les 37 MDT de dettes fournisseurs et essentiellement auprès d'Iveco et d'Iris Bus. Dans un premier plan d'assainissement, une partie de l'entreprise, dite Stia 1 qui possède le patrimoine immobilier de l'entreprise notamment, a été cédée aux banques créditrices pour la somme de 21 MDT. Pour la Stia 2 qui comprend notamment l'unité industrielle, un premier appel d'offre avait été lancé et qui n'avait attiré qu'un seul homme d'affaires tunisien. L'offre ne fut pas retenue et les autorités décident «d'aller voir ailleurs», à l'étranger. Créée en 1961, la STIA est une société de montage et de carrossage automobiles, leader sur le marché tunisien des autobus, autocars et véhicules industriels (camions et tracteurs routiers). Elle détient en Tunisie 71% de parts de marché des pick-up, 26% de celui des autobus-autocars, et 58% de celui des véhicules industriels.