Alors que la tempête financière continue à balayer la planète et que la croissance pique du nez, Nicolas Sarkozy a reconnu jeudi à Toulon la gravité d'une crise qui suscite "la peur" mais s'est engagé à protéger les Français de ses effets et à continuer les réformes. La presse française se montre critique au lendemain de ce discours de Toulon en notant que le président profite de la crise pour vanter sa politique de réformes sans annoncer de solution mais elle salue son talent pour faire "du Sarkozy". Devant près de 4.000 personnes élus, responsables socio-économiques ou militants UMP-- et une partie de son gouvernement, le chef de l'Etat a longuement détaillé son diagnostic d'une crise causée par "capitalisme perverti" et s'est prononcé, comme il l'avait fait à New York, pour une "remise à plat" de l'ensemble du système financier international. Tout au long d'un discours de plus d'une demi-heure, Nicolas Sarkozy s'est attaché à parler un langage de "vérité", seul capable à ses yeux de "rétablir la confiance" et de "vaincre la peur" qui s'est emparée des Français. La crise "est en train de bouleverser le monde", elle "n'est pas finie", "ses conséquences seront durables" et la France ne sera pas "à l'abri", a posé d'entrée le président. "Nous venons de passer à deux doigts de la catastrophe", a-t-il dit, à la veille de la présentation, vendredi, du projet de budget 2009-2011. Mettre fin aux abus et scandales des dirigeants "Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat", a-t-il asséné. Comme il l'avait déjà fait mardi de la tribune de l'ONU à New York, Nicolas Sarkozy a dénoncé les défaillances d'un "capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir". Entre autres "cibles", il a visé les rémunérations des dirigeants d'entreprises et des opérateurs financiers, comme les "parachutes dorés", qui "doivent désormais être encadrés" pour mettre fin aux "abus" et aux "scandales". A défaut d'accord entre professionnels, le gouvernement "règlera le problème par la loi avant la fin de l'année", a-t-il menacé. Nicolas Sarkozy a également réaffirmé sa volonté de voir "les responsables de ce naufrage" sanctionnés, "au moins financièrement".