La jeune dame savait que son époux était d'une jalousie excessive. Elle avait perçu ce tempérament chez lui depuis la période universitaire lorsqu'ils étaient encore des étudiants. Son futur mari lui avait fait plusieurs scènes de jalousie pour des futilités telles que des discussions avec des collègues masculins, des sorties avec des amies sans l'avoir averti, etc. La belle jeune fille de l'époque avait cru que son mari avait peur qu'elle ne le quitte pour un autre et que cette jalousie disparaîtrait avec le mariage. Mais rien de cela n'en fût et les scènes de ménage continuaient de plus belle. La situation a empiré avec le travail de l'épouse qui avait été recrutée comme déléguée technico-commerciale et qui était appelée à présenter les produits de sa société auprès des clients tunisiens et étrangers. Son mari lui avait souvent dit qu'étant ingénieur, elle ne devait pas se rabaisser à la présentation des produits. Au fait, il insinuait autre chose à travers ces messages. Il ne voulait pas que son épouse rencontrait ces clients qui ne cessaient pas de lui faire des éloges sur son talent. Lesquels éloges rimaient chez cet époux jaloux avec des complicités douteuses. N'avait-t-il pas déjà insinué une fois lors d'une scène de ménage que la relation de son épouse avec son patron n'était pas nette ? Lorsqu'elle avait réagi rigoureusement à cette insinuation, il s'était repris plus tard en expliquant qu'il ne parlait pas de moralité. Mais, il n'empêche qu'une telle relation dans le couple avait transformé la vie de la femme en enfer. Et l'incident tragique au cours duquel cette dame avait eu des brûlures au visage n'était qu'un aboutissement de la jalousie excessive du mari. La dame était en train de repasser les vêtements et de les mettre sur des cintres dans leur appartement à la cité Ennasr à Tunis. Son mari lui a demandé de lui préparer un café. Elle lui a gentiment répondu qu'elle était pressée et qu'elle avait un séminaire. Le mari s'était énervé et a essayé d'enlever les vêtements à son épouse par la force. Lorsqu'elle s'était opposée à sa volonté, il l'a frappée avec le fer à repasser. Le choc lui a provoqué une blessure grave à l'œil gauche et des brûlures à la joue gauche. La victime a été transportée à l'hôpital. Elle a été opérée. En quittant l'hôpital avec des traces qui la marqueraient à vie, la dame s'est présentée à la police pour porter plainte contre son mari. Ce dernier a été interpellé. Il a avoué avoir jeté le fer à repasser sur son épouse. Mais il a expliqué qu'il avait agi sous l'effet de l'énervement et a demandé pardon. L'épouse a refusé de lui pardonner son nième écart. Le mari a été arrêté et il comparaîtra bientôt devant la justice.